Rapport économique 2024 : La CNUCED invite l’Afrique à réduire sa dépendance aux marchés extérieurs
Rapport économique 2024 : La CNUCED invite l’Afrique à réduire sa dépendance aux marchés extérieurs
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L’Afrique est à un tournant décisif de son développement économique. Dans un contexte marqué par des crises mondiales récurrentes et des défis structurels, la nécessité de renforcer le commerce intra-africain et de stimuler l’intégration régionale apparaît plus urgente que jamais.
C’est dans cette dynamique que la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) a choisi Abidjan pour dévoiler son Rapport 2024 sur le développement économique en Afrique, un document stratégique destiné à guider les États et les acteurs économiques vers une croissance plus résiliente et durable.
La Secrétaire générale de la CNUCED, Rebeca Grynspan, et le ministre ivoirien du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, ont animé cette rencontre au Sofitel Hôtel Ivoire, le lundi 10 février 2025, mettant en lumière les opportunités qu’offre le commerce régional pour réduire la vulnérabilité des économies africaines. Intitulé
« Libérer le potentiel commercial de l’Afrique : Stimuler les marchés régionaux et réduire les risques », ce rapport propose une feuille de route concrète pour transformer les échanges intra-africains en moteur de prospérité.
Dans son intervention, Rebeca Grynspan a insisté sur le rôle crucial du commerce dans la transformation économique de l’Afrique. « L’Afrique possède un potentiel commercial immense qui, s’il est bien exploité, peut devenir un moteur de croissance durable et inclusive », a-t-elle affirmé.
Elle a mis en avant l’importance d’une diversification économique accrue et d’un renforcement des chaînes de valeur régionales afin de limiter la vulnérabilité aux fluctuations des marchés internationaux.
Le ministre Souleymane Diarrassouba a souligné la nécessité pour les économies africaines d’investir dans les infrastructures, de favoriser l’innovation financière et d’adopter des politiques industrielles ambitieuses.
« La Côte d’Ivoire est un exemple concret des avantages d’une politique commerciale proactive. Nous avons su diversifier nos exportations et renforcer nos capacités de production pour faire face aux chocs économiques », a-t-il déclaré.
Le rapport de la CNUCED met en avant trois priorités essentielles pour libérer le potentiel commercial du continent. Il s’agit de réduire la dépendance aux marchés volatils en favorisant les échanges interafricains, de renforcer les infrastructures pour améliorer la compétitivité des entreprises locales et de promouvoir l’innovation financière pour faciliter l’accès au financement des PME et des start-ups.
Le choix d’Abidjan pour la présentation de ce rapport illustre la place croissante de la Côte d’Ivoire en tant que hub économique en Afrique de l’Ouest.
Grâce à une croissance soutenue et des investissements massifs dans les infrastructures, le pays se positionne comme un modèle d’intégration économique et commerciale.
En conclusion de cette conférence, les experts et responsables présents ont convenu que le moment est venu pour les États africains de transformer ces recommandations en actions concrètes.
Avec l’entrée en vigueur de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), l’Afrique a l’opportunité historique de bâtir un marché unifié et résilient, capable de rivaliser sur la scène économique mondiale.
La dynamique engagée par ce rapport de la CNUCED ouvre ainsi une nouvelle voie vers une croissance inclusive, durable et tournée vers l’avenir.
Ousseni Sawadogo