UFHB / 2e Journée scientifique à l’UFRICA: Les universitaires du LSCAC rendent hommage à Alpha Blondy

Les universitaires du Laboratoire des sciences de la communication, des arts et de la culture (LSCAC) de l’UFR Information, communication et arts (UFRICA) de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan ont pris le contre-pied de l’expression populaire ‘’Nul n’est prophète chez soi’’.

Les participants à la 2ᵉ journée scientifique du Laboratoire des sciences de la communication, des arts et de la culture (LSCAC) de l’UFRICA.

Le mercredi 2 avril 2025, après le colloque qu’ils ont organisé en septembre 2023, ces enseignants du département des Arts ont initié, dans leurs locaux, la 2e Journée scientifique intitulée ‘’Les Cafés du LSCAC’’, dédiée à l’analyse de la mégastar ivoirienne du reggae, Alpha Blondy, sous toutes ses facettes : musicale, lyrique, idéologique et religieuse.

Lors de la conférence inaugurale sur le thème ‘’Le Blondisme : des fondements du reggae africain à la prolifération des mouvements blondistes : enjeux et stratégies de pérennisation de l’œuvre d’Alpha Blondy’’, le Dr Koné Bassirima a rappelé à l’assistance, majoritairement composée d’étudiants, du Forum international des Blondyens et des proches du reggae-maker ivoirien, qu’Alpha Blondy avait initialement une base musicale rock qu’il a transformée en reggae après sa rencontre avec le reggaeman jamaïcain Burning Spear. « En 1981, trois ans après son retour des États-Unis, Alpha Blondy se produit pour la première fois à la télévision dans l’émission ‘’RFK Show’’, où il interprète la chanson ‘’Papa Bakoye’’. Deux ans plus tard, en 1983, il saisit sa chance dans l’émission ‘‘Première chance’’ et chante ‘‘Dounougnan’’, en plus de cinq autres chansons de son répertoire. C’est ainsi qu’Alpha Blondy a conquis le cœur des Ivoiriens », s’est réjoui l’enseignant-chercheur à l’UFRICA. Aujourd'hui, a-t-il précisé, Alpha Blondy compte 21 albums et 246 chansons, dont le single ‘‘Cold Fire’’, en featuring avec Capleton, sorti le 25 février 2025.

Dr Koné Bassirima a ensuite expliqué que le terme ‘‘Blondisme’’ représente une tentative de théorisation de la pensée de l’artiste ivoirien, Koné Seydou, alias Alpha Blondy. « Le Blondisme est un concept né en 2020, impulsé par l’impact des réseaux sociaux. Ce sont les fans qui ont imposé à Alpha Blondy de se rendre présent sur ces plateformes », a souligné l’universitaire.

En l'absence de l’artiste, actuellement en tournée en Europe, l'un de ses fils, Koné Alpha Abdel, également président de la Fondation Alpha Blondy, a exprimé sa joie de voir l’enthousiasme généré autour de l’artiste, en réitérant les sincères remerciements de son père aux autorités de l’UFHB et, plus particulièrement, à l’UFRICA, département des Arts.

Un autre moment marquant de cette journée scientifique a été le vernissage réalisé par Me Oussou Justin sur le thème ‘‘Alpha Blondy, le prophète : une musique à 4 temps’’. Pour le peintre, Alpha Blondy doit être célébré de son vivant - à titre anthume. « C’est un hommage d’un artiste plasticien à l’artiste musicien. 70% des chansons d’Alpha Blondy sont des chansons prophétiques », a expliqué l’universitaire Oussou Justin, du département des Arts de l’UFRICA.

Des universitaires, des responsables de la Fondation Alpha Blondy et des membres du Forum international des Bondyens posent pour une photo commémorative.

Les intermèdes musicaux ont été assurés par la chorale de l’UFRICA, qui a interprété en version acoustique le ‘‘Psaume 23 - Jérusalem’’ d'Alpha Blondy, enflammant l’auditoire qui n’a pas manqué de manifester son enthousiasme par des vivats et des applaudissements. L’ambiance effervescente a été amplifiée par une reprise très appréciée de la chanson ‘‘Papa Bakoye’’, interprétée par le duo Fofana Vody (à la guitare acoustique) et Dr Koné Bassirima.

Enfin, les universitaires ont annoncé l’organisation d’un colloque sur une autre star de la musique reggae ivoirienne, Tiken Jah, qui se tiendra du 9 au 12 avril prochain.

Patrick KROU