Lutte contre la déforestation : la Banque mondiale et le gouvernement réaffirment leur engagement pour la gestion durable des forêts.
Lutte contre la déforestation : la Banque mondiale et le gouvernement réaffirment leur engagement pour la gestion durable des forêts.
Une délégation de la Banque mondiale, conduite par Tony Verheijen, responsable pays, s’est rendue le jeudi 12 septembre dans l’agro-forêt de Scio, à Sokoura, dans la sous-préfecture de Kaadé, département de Guiglo. Cette visite avait pour but d’évaluer les actions de préservation et de réhabilitation menées dans cette agro-forêt, tout en échangeant avec les communautés locales sur les pratiques agroforestières, a-t-on appris d'un communiqué du ministère des Eaux et Forêts.
Accompagnée de la Coordonnatrice de l’Unité de Coordination du Projet d’Investissement Forestier phase 2 (UCP-PIF2), Thérèse Abé-Koffi, ainsi que des représentants de la SODEFOR, de l’OIPR et de CARE International, la délégation a assisté à des présentations sur les réalisations des différents partenaires du projet avant de visiter des parcelles agroforestières, notamment de cacao.
Depuis le lancement de sa seconde phase en 2022, le PIF2 intervient dans plusieurs zones forestières dégradées, dont l’agro-forêt de Scio. Des actions concrètes ont déjà été réalisées. A ce titre, la SODEFOR a organisé trois ateliers régionaux d’information et de sensibilisation ayant mobilisé 500 personnes dont 70 femmes, avec des réunions communautaires dans les villages et campements du village.
Ces rencontres ont permis de sensibiliser 2 462 personnes dont 14% de femmes. CARE International a présélectionné 150 microprojets, avec 25 validés pour un montant total de 201 millions FCFA. De son côté, l’OIPR a validé un plan de gestion et formé 900 élèves, enseignants et parents d’élèves dans le cadre de la conduite d’un programme de sensibilisation et d’éducation environnementale autour du Parc national du Mont Péko dans 6 localités (Bagohouo, Ndrou, Gohouo-Zagna, Gloplou, Bahé-Sébon, Diébly).
Après les visites, la délégation a échangé avec les chefs de village et les communautés environnantes. « Je suis ici pour écouter vos besoins, savoir ce qui fonctionne et ce qui peut être amélioré. Nous sommes là pour améliorer votre futur et celui de vos enfants », s’est exprimé Tony Verheijen, Responsable des opérations pour la Côte d'Ivoire, le Bénin, la Guinée et le Togo.
Les chefs de village ont, quant à eux, souligné l'importance de préserver l’agro-forêt de Scio et ont accueilli favorablement les initiatives de reboisement et de conservation proposées. « Aujourd'hui, je demande à ce que tout avance rapidement pour une protection efficace de notre forêt. Je remercie la Banque mondiale et tous les acteurs du PIF2 pour leur engagement », a salué Kouidé Emmanuel, Chef du village de Kouidébly-Sokoura et porte-parole de la chefferie de Sokoura.
Les échanges ont également porté sur les attentes des communautés en matière d’Activités Génératrices de Revenus (AGR) pour améliorer leurs conditions de vie. La Coordonnatrice du PIF2 a encouragé les chefs de village à sensibiliser les villageois sur l’importance d’avoir des documents d’identification, notamment la Carte Nationale d’Identité pour les nationaux et la carte consulaire pour les non nationaux.
« Après quatre ans de patience, il est crucial que tous les documents soient en ordre pour éviter tout blocage dans le déblocage des fonds », a-t-elle exhorté.
Cette visite marque une étape clé dans la mise en œuvre des Plans d’Aménagement Participatif des Forêts Classées (PAPF FC3). Le recensement en préparation des chefs d’exploitation dans les agro-forêts de Scio, des Rapides Grah et de la Haute Dodo sera déterminant pour la signature des contrats agroforestiers visant à réhabiliter ces zones.
La Banque mondiale et le gouvernement ivoirien réaffirment leur engagement en faveur d’une gestion durable des forêts, condition essentielle à la préservation de l’environnement et à l’amélioration des conditions de vie des communautés locales.
Pour rappel, depuis le début du 20ᵉ siècle, la Côte d'Ivoire a perdu environ 90 % de sa superficie forestière, passant de 16 millions d'hectares dans les années 1960 à 3,5 millions d'hectares en 2015 (BNETD, 2015).
Face à cette situation alarmante, le Gouvernement a mis en place la Stratégie de Préservation, de Réhabilitation et d’Extensions des Forêts (SPREF2018) pour renforcer la gestion durable de ses ressources forestières. Le Projet d’Investissement Forestier (PIF), financé par la Banque mondiale, est l’un des piliers de cette initiative. La première phase de cette initiative a été lancée en 2018 et a pris fin en 2023.