QUE GAGNE L’AFRIQUE À TRAVERS LA GUERRE EN UKRAINE ?
QUE GAGNE L’AFRIQUE À TRAVERS LA GUERRE EN UKRAINE ?
La colonisation a été une étape douloureuse dans l’histoire des Etats africains, notamment ceux de l’Afrique sub-saharienne. Cette triste période a été quasiment une tragédie épouvantable dans la vie des peuples noirs.
En effet, la perception de la vision de la colonisation était arrimée aux pillages des ressources des pays colonisés au profit des grandes métropoles européennes que sont le Royaume-Uni, la France, le Portugal, la Belgique et l’Espagne…
Ce pillage massif qui a débuté depuis l’esclavage en passant par la balkanisation de l’Afrique suite à la conférence de Berlin (1884-1885) a démontré le niveau d’expropriation de ressources (terres, or, diamant, pétrole, manganèse…), dont ont été victime le continent africain.
L’avènement des deux guerres mondiales (1914-1918 et 1939-1945), ont fortement dévasté les grands empires d’Europe (Royaume-Uni, France, Espagne, Portugal, Belgique, Allemagne, Italie…) si bien que ces grandes métropoles étaient contraintes de se rabattre sur leurs colonies pour faire face à la guerre.
La fin de la seconde guerre mondiale a vu naitre la guerre froide qui a soumis le monde à deux blocs : celui des communistes dirigés par l’URSS, République Démocratique d’Allemagne, Cuba et les pays de l’Est, et le bloc des Alliés dirigé par les Etats Unis et les anciennes puissances occidentales (France, Royaume Uni, République Fédérale d’Allemagne…).
La faillite de l’Europe, a suscité dans les colonies d’Afrique des sentiments de libertés et d’indépendances.
Ainsi, les luttes pour l’émancipation et les indépendances prendront formes sur le continent africain. La génération des leaders africains d’alors vont intensifier la lutte émancipatrice au point de faire plier les colons pour parvenir à l’indépendance.
Par ailleurs, il est à noter que si certains pays sont parvenus à l’indépendance, c’est aussi grâce à l’implication active de l’Union Soviétique (ex URSS) et de Cuba.
Aujourd’hui, avec la guerre en Ukraine, qu’est-ce que l’Afrique peut tirer comme profit ?
Cette réflexion doit trottiner l’esprit des leaders politiques africains sur la nouvelle configuration de l’ordre mondial qui semble se profiler à l’horizon.
Longtemps rester au bas de l’échelle dans l’ordre mondial, la situation de conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine semble apparaitre comme une opportunité pour l’Afrique de se positionner dans le nouvel ordre mondial.
En effet, les chefs d’Etats africains devront saisir avec lucidité les ballets diplomatiques qui affluent de l’occident vers le continent pour bénéficier d’un quelconque soutien.
Les responsables africains doivent de nos jours réorienter leur vision sur le développement à tous les niveaux (l’industrie, la technologie, la recherche, la souveraineté alimentaire, l’éducation, la santé…). Ils doivent en priorité l’éradication de la précarité dans toute sa forme et se projeter dans la transformation des ressources de façon qualitative de sorte que les Etats puissent en jouir durablement. Ils doivent aussi avoir assez de cran pour imposer aux pays les plus industrialisés, le transfert de technologie, comme l’ont fait certains pays émergent comme la Chine et l’Inde…
L’Afrique devra sortir de son éternelle dépendance pour s’afficher comme une alternative pour s’imposer au reste du monde. Pour y arriver elle devra négocier avec sérénité et lucidité tout type d’accord selon les intérêts des africains et selon les enjeux du moment.
Enfin, au niveau de la coopération militaire combien d’armées des pays africains ont reçu une formation et des équipements de la RUSSIE ?
La guerre en Ukraine doit nous amener à réfléchir car la Russie peine à vaincre cette petite nation. Le locataire du Kremlin doit se remettre en cause et faire son mea culpa pour mettre un terme à cette guerre sans fondement dont les effets néfastes agissent sur la planète.
Notre jeunesse doit prendre conscience que la Russie ne vient pas sur le continent par humanisme ou en philanthrope,mais pour profiter au même titre que nos ex colonisateurs.
Sachons raison gardée faire face aux difficultés car il faut éviter de se jeter dans les bras du nouveau venu et chasser l'ancien partenaire trop tôt pour apprécier l'attitude du nouveau partenaire adoubé par les populations.
ADOU EVARISTE
Analyste Politique