Santé cardiaque : La chirurigie vasculaire, une technologie innovante disponible en Cote d’Ivoire

Santé cardiaque : La chirurigie vasculaire, une technologie innovante disponible en Cote d’Ivoire

25/10/2024 - 09:04
25/10/2024 - 10:49
Santé cardiaque : La chirurigie vasculaire, une technologie innovante disponible en Cote d’Ivoire
Santé cardiaque : La chirurigie vasculaire, une technologie innovante disponible en Cote d’Ivoire

À la suite de l'interview de Diabagaté Seydou, un patient guéri d'un anévrisme grâce à la chirurgie cardiovasculaire, publiée sur notre site le 23 octobre 2024, nous partageons ici les encadrés qui accompagnent cet article. Vous pouvez consulter l'interview complète via le lien ci-après : https://infodirecte.net/sante-cardiaque-diabagate-seydou-patient-gueri-dun-anevrisme-revele-la-medecine-et-la-technologie-mont-donne-une-seconde-vie

Encadré 1

Comprendre la chirurgie du cœur et du thorax

La chirurgie thoracique et cardio-vasculaire est une branche de la médecine qui s'occupe du cœur et du thorax (poitrine). Cela concerne aussi bien les adultes que les enfants. Le chirurgien dans ce domaine travaille avec une équipe pour traiter des problèmes du thorax, comme des infections, des tumeurs ou des greffes de poumons. Il s'occupe aussi de maladies du cœur et des vaisseaux sanguins, comme les obstructions d’une artère ou d’une veine qui nécessitent des opérations.

P.K

Encadré 2

 L’ICA là où votre cœur en sécurité 

 Le service de chirurgie cardiovasculaire de l’ICA, dirigé par le professeur Kendja Flavien, est un pilier de la santé cardiaque à Abidjan depuis 1978. Offrant des prestations de pointe, cet institut de cardiologie prend en charge toutes les pathologies cardiaques et vasculaires, tant chez l’adulte que chez l’enfant.

Chez les plus jeunes, l'accent est mis sur la correction des malformations congénitales et des pathologies valvulaires acquises, notamment d’origine rhumatismale. Pour les adultes, le service se spécialise dans le traitement chirurgical des pathologies valvulaires, coronariennes, ainsi que des varices.

Chaque année, plus de 500 patients sont hospitalisés ou suivis en ambulatoire, que ce soit en mode électif ou en urgence. Grâce à une prise en charge des urgences 24h/24 et 7j/7, le service assure un suivi rigoureux et des interventions réalisées dans des conditions optimales, répondant aux besoins de chaque patient, recommandé par leur médecin traitant.

 Bon à savoir

Pour les consultations : Lundi au vendredi de 8h à 16h et samedi : 8h30 à 12h

Pour joindre le stardand : + 225 27 21 21 61 71 ou + 225 27 21 21 61 30 ou + 225 07 98 66 15 80

 Encadré 3

 Dr Afif Ghassani, le chirurgien de l’ombre qui fait la charité

Né le 25 avril 1982 à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le Dr Afif Ghassani est un jeune chirurgien ivoirien. Après avoir obtenu son baccalauréat français au Lycée International Jean Mermoz d'Abidjan, il s'envole pour la France afin d'y poursuivre des études de médecine. Il se spécialise en chirurgie, plus précisément en chirurgie vasculaire (chirurgie du cœur et du thorax).

Alors qu’il est chef de service au Groupe hospitalier régional de Mulhouse, en France, le Dr Afif décide de tout quitter pour effectuer son « come-back to the native village » — retour au pays natal — en 2021. Malgré les supplications de ses collègues et de l’administration de l’hôpital, le jeune chirurgien ivoirien revient sur les bords de la lagune Ébrié, laissant derrière lui son poste et un salaire mensuel compris entre 4 000 et 8 500 euros brut, soit entre 2 600 000 et 5 600 000 FCFA, selon une source ayant travaillé dans cet établissement.

Malgré ses états de service impressionnants, ce patriote, venu servir son pays, se retrouve rapidement désillusionné. Il fait face à des difficultés d’intégration dans la fonction publique et à un parcours professionnel compliqué. Néanmoins, il parvient à rejoindre l’ordre des médecins ivoiriens. En dépit de tous ces défis, ce héros de l’ombre continue de réaliser des prouesses, soignant gratuitement des patients.

Ce n’est qu’au premier trimestre de l’année 2024 que le Dr Afif obtient enfin le statut de médecin stagiaire, avec un salaire de 200 000 FCFA par mois. Pire encore, il découvre en ligne un appel à candidatures pour postuler au Prix national d’excellence 2024 dans la catégorie Santé. Il postule en bonne et due forme, mais il ne sera pas nommé. Comme on dit en Côte d’Ivoire, « découragement n’est pas ivoirien ». D’ailleurs, ne dit-on pas que nul n’est prophète en son pays ?

Pour la petite histoire, en 2023, une patiente de 41 ans, rejetée par ses proches et traitée de « sorcière » à cause d'une tumeur au niveau du cou déformant complètement son visage, a été opérée par les docteurs Afif et Cheick, ainsi que par les équipes de l'Institut de cardiologie d'Abidjan. Cette ablation totale de la tumeur était réputée délicate, car la tumeur comprimait les vaisseaux sanguins au niveau du cou, alimentant l'hémisphère droit du cerveau de cette patiente.

En attendant que son mérite soit un jour reconnu dans son pays, le Dr Afif continue de mettre en pratique son expertise dans les blocs opératoires en Hexagone, au pays des Hommes intègres (Burkina Faso) et au pays des Panthères (Gabon), qui l’a officiellement accueilli comme sa seconde patrie.

P.K

 

 

 

Encadré 4

 

 Chirurgie cardiaque en Côte d’Ivoire, la fin des voyages dispendieux à l’étranger pour des soins d’endoprothèses

 

Le Dr Afif Ghassani, avec son équipe de l’Institut de Cardiologie d’Abidjan (ICA), a marqué un tournant dans la chirurgie cardiovasculaire en Côte d’Ivoire. Le 2 mai 2019, ils ont réalisé, pour la première fois, une intervention d’endoprothèse sous la direction du professeur Anderson Amani. Cette technique innovante permet désormais de traiter des patients qui, auparavant, devaient se rendre à l’étranger pour des soins coûteux, estimés à environ 30 millions FCFA.

L'innovation principale réside dans l’utilisation de techniques mini-invasives, comme l’explique le Dr Akougbé Lamine. Contrairement à la chirurgie conventionnelle, qui nécessitait une ouverture complète du thorax, cette nouvelle méthode requiert seulement une petite incision de 4 à 5 cm. Par une insertion via l’artère fémorale, le chirurgien peut déployer une prothèse dans l’aorte. Cette approche réduit considérablement le temps d’opération, désormais limité à environ une heure.

En outre, les patients se réveillent rapidement et peuvent rentrer chez eux en une semaine, comparé à l’ancienne méthode où ils restaient dans le coma pendant un mois. Cette avancée permet non seulement d’éviter les complications liées à une chirurgie lourde, mais elle améliore également la qualité de vie des patients. Grâce à ces nouvelles techniques, l’avenir de la chirurgie cardiovasculaire en Afrique de l’Ouest s’annonce prometteur.

P.   K