Des inquiétudes croissantes sur l’inclusivité du scrutin présidentiel de 2025
Des inquiétudes croissantes sur l’inclusivité du scrutin présidentiel de 2025

À quelques mois de l’élection présidentielle prévue pour octobre 2025, des voix s’élèvent en Côte d’Ivoire pour dénoncer un climat politique jugé inquiétant.
L’exclusion de plusieurs personnalités majeures de la scène politique fait craindre une élection entachée de contestations.
Laurent Gbagbo, Cheick Tidjane Thiam, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé figurent parmi les leaders dont la candidature est, à ce stade, compromise pour des raisons judiciaires.
Pour nombre d’observateurs, l’éviction de ces figures aux bases militantes solides remet en question la crédibilité et l’équité du processus électoral.
Le débat prend une dimension plus large avec la question de l’éligibilité des binationaux.
Si la Côte d’Ivoire se félicite des performances de ses talents issus de la diaspora, notamment dans le sport, ces mêmes citoyens sont exclus du champ politique, notamment en raison de l’article 48 de la Constitution, dont certains appellent à la révision.
Des préoccupations similaires sont soulevées concernant la liberté d’expression. Plusieurs syndicats et militants politiques ont été interpellés ces derniers mois pour avoir exprimé des revendications ou opinions jugées critiques.
Des rassemblements ont été interdits, et certains citoyens arrêtés sans mandat du procureur, selon des témoignages recueillis.
Ce climat suscite l’inquiétude à l’approche du scrutin.
Des organisations de la société civile, ainsi que des responsables religieux et chefs traditionnels, appellent à un dialogue politique inclusif pour prévenir toute crise postélectorale.
Ils exhortent les institutions internationales – ONU, UA, CEDEAO Conseil de l'Entente à jouer un rôle actif dans l’apaisement du climat politique.
L’histoire électorale récente du pays, notamment la crise de 2010-2011, demeure dans toutes les mémoires.
Beaucoup estiment que seule une élection ouverte, transparente et pacifique permettra de consolider les acquis démocratiques et de maintenir la stabilité dans un contexte régional déjà crispé.
ADOU EVARISTE ANALYSTE POLITIQUE