Présidentielle 2025 : Gboe André appelle à un sursaut socialiste pour redresser la Côte d’Ivoire

Dans une interview qu'il nous a accordée, Gboe André, président du parti Nouvelle Vision de la République de Côte d’Ivoire ( NVR.CI), a tiré la sonnette d’alarme sur l’état actuel du pays.

Critiquant vertement le régime en place, il plaide pour une transformation profonde de la gouvernance, axée sur des politiques sociales et un retour à l’équité.

« Une situation alarmante »

Selon M. Gboe André, la Côte d’Ivoire traverse une crise profonde qui touche des secteurs essentiels tels que l’éducation, la santé, l’emploi et le logement social. Il attribue cette situation à une gouvernance qu’il juge "déconnectée des réalités sociales".

« Ce régime a instauré un climat de méfiance et d’exclusion, multipliant des nominations inutiles et des postes fictifs qui n’apportent aucune solution aux souffrances du peuple », déclare-t-il.

Réconciliation et justice : une impasse

Abordant la question de la réconciliation nationale, le leader du NVR.CI  estime que des progrès significatifs sont encore à faire. « Il ne peut y avoir de paix sans vérité ni justice. Aujourd’hui, la justice est gangrenée par la corruption et sert les intérêts du pouvoir en place », affirme-t-il, ajoutant que cette situation compromet les chances d’une véritable réconciliation.

Des institutions démocratiques fragilisées

M. Gboe déplore une « démocratie de façade », où les libertés fondamentales sont de plus en plus restreintes. Il appelle à une refonte complète des institutions pour les rendre plus transparentes et efficaces : « Une démocratie ne peut prospérer dans un climat de peur et d’intimidation. »

Une transition politique pour éviter l’escalade

À l’approche des élections présidentielles de 2025, Gboe André préconise la mise en place d’un gouvernement de transition pour assurer des élections libres et crédibles. Il s’indigne par ailleurs de l’exclusion de certaines figures politiques clés des listes électorales, y voyant une stratégie pour fausser le jeu démocratique : « Empêcher des leaders comme Laurent Gbagbo ou Charles Blé Goudé de se présenter, c’est nier la volonté populaire. »

La jeunesse au cœur des préoccupations

Sur la question de la jeunesse, le président de NVR.CI pointe du doigt le chômage massif comme facteur de vulnérabilité : « Les jeunes sans emploi sont facilement manipulables. Il faut investir dans leur avenir pour éviter de nouvelles crises comme celles de 2002. »

Une vision socialiste pour un nouveau départ

Gboe André propose un modèle socialiste axé sur l’humain, avec des priorités claires : l’éducation, la santé, l’emploi et le logement. Parmi ses propositions phares figurent :

· La suppression du Sénat et du poste de vice-président.

· L’élimination des postes de ministres-conseillers.

· La suppression des péages routiers.

· Une décentralisation accrue pour une meilleure gestion locale.

« Le peuple ne doit plus céder à la peur »

Face aux pratiques de corruption et d’intimidation, Gboe André exhorte les Ivoiriens à résister : « Accepter de l’argent en période électorale, c’est hypothéquer votre avenir. » Il appelle à un sursaut national pour bâtir une société juste et équitable.

Avec des idées jugées audacieuses par certains et radicales par d’autres, Gboe André s’impose comme une voix dissidente dans le paysage politique ivoirien, interpellant les consciences sur l’urgence d’un changement structurel.

Momo Rachid