QUAND LA POLITIQUE ET LE TRIBALISME CONTRIBUENT A HUMILIER NOS ICÔNES EN CÔTE D’IVOIRE ?
QUAND LA POLITIQUE ET LE TRIBALISME CONTRIBUENT A HUMILIER NOS ICÔNES EN CÔTE D’IVOIRE ?
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La Côte d’Ivoire est un pays béni de Dieu. Malheureusement, les Ivoiriens ne semblent pas toujours mesurer cette grâce divine que d'autres nations recherchent.
En effet, notre pays regorge de hauts cadres dans divers domaines d'activité. Deux illustres citoyens ivoiriens font référence à l’international, et leur nom constitue un passeport ouvrant des portes et des privilèges dont peu de dirigeants internationaux peuvent se prévaloir.
Pourtant, en Côte d’Ivoire, certaines hautes personnalités politiques se permettent de les traîner dans la boue pour des raisons purement politiciennes, alimentées par le tribalisme et la haine, souvent utilisés comme instruments de séduction électorale.
La fonction de ministre ne doit pas être un prétexte pour vilipender des personnalités qui font la fierté et la renommée de notre pays à travers le monde.
Hier encore, lors de l’élection du président de la Fédération Ivoirienne de Football, Didier Drogba a été humilié et traité de manière irrespectueuse par des personnes qui ne mesurent pas son impact et son apport au football mondial.
Aujourd’hui, c’est Tidjane Thiam qui subit le même sort, lui qui a occupé de hautes fonctions en Côte d’Ivoire et dont certains projets sont en cours de réalisation par l’actuel gouvernement. Son parcours dans des institutions internationales de renom et son rôle de conseiller auprès de nombreuses organisations et chefs d’État témoignent pourtant de son envergure.
La fonction de ministre est d’une importance capitale et exige une certaine retenue ainsi qu’une culture de bienséance. Nos populations, en particulier la jeunesse, s’inspirent de leurs dirigeants et des personnalités occupant des fonctions stratégiques.
C’est pourquoi un leader public ne peut se permettre de tenir des propos susceptibles de fragiliser la cohésion sociale, le vivre-ensemble et la paix, surtout à quelques mois d’une élection dont l’issue reste incertaine.
Au nom de la politique, on ne peut se permettre de dénigrer des figures qui incarnent l’espoir et l’inspiration pour une partie de la population. Hier, le "syndrome ADO" a coûté une guerre à notre pays.
Nous revenons de loin, et il est essentiel de regarder dans le rétroviseur pour éviter de replonger dans une nouvelle crise dont la Côte d’Ivoire n’a nullement besoin.
C’est pourquoi le Président de la République doit interpeller ses proches collaborateurs sur leurs propos, leurs actes et leurs décisions dans cette période sensible que traverse notre nation.
Un sage dit : "On ne montre pas son village avec sa main gauche." Sachons raison garder. Nos icônes méritent d’être respectées, honorées et protégées.
Adou Evariste Analyste politique