Dr Aboubakar Mambimba Directeur général adjoint de l’agence gabonaise d’étude de l’environnement spatial : « L’outil satellitaire permet de mettre en place des politiques publiques »

Dr Aboubakar Mambimba Directeur général adjoint de l’agence gabonaise d’étude de l’environnement spatial : « L’outil satellitaire permet de mettre en place des politiques publiques »

04/05/2023 - 18:38
Dr Aboubakar Mambimba Directeur général adjoint de l’agence gabonaise d’étude de l’environnement spatial : « L’outil satellitaire permet de mettre en place des politiques publiques »

Les lampions se sont éteints vendredi dernier, sur 2è édition de la conférence internationale Newspace Africa 2023. Dr Aboubakar Mambimba Ndjoungui, directeur général adjoint de l’agence gabonaise d’étude de l’environnement spatial a pris une part active à cet évènement international qui a eu lieu du 25 au 28 avril dernier. Notre Voie l’a rencontré.

Quels enseignements retenez-vous de la deuxième conférence Newspace Africa 2023 qui vient de s’achever à Abidjan ?

Dr Aboubakar Mambimba :  Le spatial en Afrique est très important pour notre développement. C’est vrai qu’il n’est pas le seul outil, mais il nous permet d’apporter des réponses et comprendre les différents challenges qui sont les nôtres.

Rassembler en Côte-d’Ivoire des sommités du monde scientifique, des organisations internationales, africaines et locales pour montrer que l’Afrique a pris le train en marche, est important. Pour nous, cette conférence est un moyen d’intégrer tous les pays d’Afrique et montrer au monde entier que l’Afrique maîtrise de cet outil-là qui est le spatial.

Le Gabon a déjà son agence spatiale. Quelle est son expérience en la matière ?

Le Gabon a créé son agence spatiale en février 2010. Cela fait maintenant plus de dix ans. La conquête spatiale, c’est d’abord identifier les besoins. Créer une agence ce n’est pas une mode ou une course. C’est d’abord chercher des solutions aux problèmes auxquels le Gabon pays fait face.

 Nous sommes engagés sur des questions climatiques. Le pays est couvert à 88% de forêt, 800 km de côtes. Il y a des problèmes de gestion efficace et de connaissance de la ressource forestière et la sécurité aux frontières du pays. Notamment la sécurité maritime.

Quel est l’outil adapté aujourd’hui pour nous permettre d’aller vite et de comprendre ? On a essayé les images satellitaires. Nous avons commencé par cela avant même de créer notre agence depuis 1990. Et petit à petit nous avons compris que le spatial apportait des réponses dans la surveillance de l’exploitation forestière.

Notamment quel type d’arbre qui est abattu ? Combien d’arbres sont abattus par les exploitants forestiers. Le spatial nous permet de comprendre également l’évolution des côtes. C’est ce qui justifie la création de cette agence pour soutenir ces actions et répondre à nos engagements au niveau du changement climatique.

Les populations de votre pays, le Gabon, comprennent-elles la nécessité de créer une agence spatiale qui peut être perçue comme un investissement trop lourd ?

Le Gabon est petit par sa superficie, mais c’est un grand pays. Avant de faire la planification du développement du pays, il faut d’abord savoir ce qu’on a.

Et l’outil satellitaire permet déjà de connaître un territoire avant d’envisager la mise en place de politiques publiques.

C’est vrai que la compréhension par les populations est un peu difficile étant donné que c’est un domaine technique. Mais on a fini par comprendre qu’on dépense désormais moins pour faire certaines choses en moins de temps.  

Entretien réalisé par Charles Bédé