Plaidoyer pour une gouvernance équitable : le PDCI-RDA met la pression sur le régime RHDP
Plaidoyer pour une gouvernance équitable : le PDCI-RDA met la pression sur le régime RHDP
À l’occasion d’une conférence de presse tenue le mardi 3 décembre 2024, au siège du PDCI-RDA, Cocody, le porte-parole du parti, Soumaïla Brédoumy, a abordé plusieurs questions d’actualité nationale.
Dans un contexte marqué par des défis électoraux, des atteintes aux libertés publiques et une gestion économique controversée, le PDCI-RDA a exprimé des préoccupations majeures.
Plus qu’une simple critique, le parti a proposé des solutions concrètes et lancé un appel au changement en faveur d’une gouvernance plus juste, sous la direction de Tidjane Thiam, son candidat pour les élections présidentielles de 2025.
Soumaïla Brédoumy a salué l’engagement du PDCI-RDA dans l’opération de révision de la liste électorale (RLE) 2024, avec environ 1,5 million d’inscriptions, dont 900 000 nouveaux électeurs. Malgré cet effort, il a dénoncé plusieurs obstacles majeurs : retards dans la délivrance des documents administratifs, coûts prohibitifs et dysfonctionnements techniques ayant freiné l’accès aux centres d’enrôlement.
Face à ces difficultés, le PDCI-RDA demande un prolongement de l’opération pour permettre à davantage d’Ivoiriens de s’inscrire. Le parti rappelle que selon la loi, une nouvelle révision sera nécessaire en 2025, soulignant l’urgence d’un système plus inclusif.
Libertés publiques, une démocratie en recul
Le PDCI-RDA a dénoncé les restrictions persistantes sur les libertés d’expression et d’association, illustrées par la suspension du journal proche du parti, Le Nouveau Réveil. Cette décision, justifiée par une prétendue « atteinte à la cohésion », est perçue comme une mesure discriminatoire alors que des propos similaires de journaux proches du pouvoir restent impunis.
L’interpellation récente d’Ange Dagaret, un délégué du PDCI-RDA, est également vue comme une tentative d’intimidation. Brédoumy a réaffirmé que le parti ne cédera pas face à ces pressions, et continuera de défendre les droits fondamentaux des citoyens.
Le rapport de la HACA pour les mois d’août et septembre 2024 révèle un déséquilibre flagrant dans la couverture médiatique entre le RHDP et les autres partis politiques. Avec plus de 80 % du temps d’antenne et de parole accordé au RHDP, les médias publics, censés être équitables, sont accusés de favoriser le parti au pouvoir.
Le PDCI-RDA demande une réforme immédiate pour garantir une répartition équitable du temps de parole, essentielle au pluralisme et à la démocratie.
Une gestion économique inquiétante
Le porte-parole a critiqué la gestion budgétaire du gouvernement actuel, caractérisée par des déficits chroniques et une dette publique alarmante. La dette ivoirienne est passée de 6 000 milliards de FCFA en 2011 à plus de 28 944 milliards en 2024, atteignant 58,1 % du PIB. Avec un budget 2025 projetant 5 700 milliards de nouveaux emprunts, le porte-parole a dénoncé un système de refinancement insoutenable où chaque prêt sert à rembourser les précédents.
Il a également fustigé la corruption généralisée dans l’administration et les marchés publics, soulignant que seulement 45 % des projets d’infrastructure font l’objet d’inspections. Les malfaçons, notamment dans les travaux routiers, aggravent les problèmes, qualifiant certaines routes de « biodégradables » en raison de leur courte durée de vie.
Un appel au changement
Face à ce bilan accablant, le PDCI-RDA invite les Ivoiriens à accorder leur confiance à Tidjane Thiam, présenté comme le candidat capable de redresser le pays. Brédoumy a insisté sur l’urgence d’un leadership transparent et humain, qui place le développement durable et le bien-être des citoyens au cœur des priorités.
« La Côte d’Ivoire est à l’agonie. Il est temps de tourner la page d’une gestion corrompue et inefficace pour bâtir un avenir digne et prospère », a-t-il déclaré.
Ousseni Sawadogo