Message de Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion de la Journée internationale des femmes8 mars 2023
Message de Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion de la Journée internationale des femmes8 mars 2023
En cette Journée internationale des femmes, nous rendons hommage aux filles et aux femmes partout dans le monde et nous rappelons que les droits des femmes ne doivent jamais être considérés comme acquis.
Le chemin vers un monde d’égalité entre les sexes est incertain, car les progrès n’accomplis pas à pas, de génération en génération, peuvent être anéantis du jour au lendemain. Les femmes et les filles d’Afghanistan le savent bien.
Elles qui, en l’espace de quelques mois, ont été dépossédées de leurs droits les plus fondamentaux, notamment de leur droit à l’éducation.
Cette année, la Journée internationale des femmes est axée sur l’innovation et la technologie au service de l’égalité des genres, un sujet qui est au cœur des actions transversales de l’UNESCO dans les secteurs de l’éducation, des sciences, de la culture et de la communication.
La technologie est présente dans presque tous les aspects de notre vie. Elle affecte la manière dont nous travaillons, apprenons, communiquons et participons à la sphère publique.
Pourtant les femmes ont une probabilité quatre fois inférieure à celle des hommes de posséder des compétences avancées dans le domaine des TIC et elles occupent moins de 20 % des emplois du secteur. À peine 12 % de la recherche dans le domaine de l’intelligence artificielle est menée par des femmes.
Cela a de graves conséquences. Du fait que les femmes et les filles sont moins présentes dans les nouvelles technologies, les stéréotypes et les préjugés sexistes se perpétuent, et sont parfois exacerbés dans l’environnement numérique.
Pire encore, la violence et le harcèlement sexistes en ligne réduisent les femmes au silence et les dissuadent de participer à la sphère publique.
C’est le cas dans le domaine du journalisme où, selon une étude de l’UNESCO, près d’une femme sur quatre a subi des violences en ligne et où les femmes sont un peu moins d’un tiers à s’ autocensurer en conséquence.
Nous devons combler le fossé technologique entre les hommes et les femmes – et cela commence par l’éducation.
Bien que le nombre de filles scolarisées n’ait jamais été aussi élevé, les femmes et les filles restent sous-représentées, en tant qu’apprenantes et en tant qu’enseignantes, dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques.
C’est pourquoi l’UNESCO œuvre à mettre en valeur les talents des femmes et des filles, dans l’objectif de faire du développement technologique un levier de l’égalité des genres.
Au Kenya, au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda, par exemple, des milliers de filles ont bénéficié de nos programmes d’éducation et de mentorat en matière de compétences numériques.
Au-delà de l’éducation, l’UNESCO s’engage à faire de la sphère numérique un lieu plus sûr pour les femmes. Elle encourage la diversité et l’inclusion dans les industries technologiques, notamment par le biais du Réseau des femmes pour une IA éthique (W4ethicalAI) qui, sur la base de la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence DG/ME/ID/2023/10 – page 2 artificielle, s’ emploie à combattre les préjugés sexistes et soutient le financement des entreprises de la tech dirigées par des femmes.
Elle travaille également avec ses partenaires à concevoir et diffuser des outils pratiques et des guides juridiques, s’ adressant notamment aux femmes journalistes et artistes. Au niveau politique, l’UNESCO fait de l’égalité des genres un objectif clair des lignes directrices qu’elle élabore pour la réglementation des plates- formes numériques – en s’ appuyant sur les solides fondements établis lors de la conférence « Pour un Internet de confiance » qu’elle a organisée en février 2023.
Aujourd’hui, en cette Journée internationale des femmes, nous devons veiller à ce que les femmes et les jeunes filles bénéficient des possibilités offertes par la transformation technologique, mais aussi, et surtout, nous devons faire en sorte qu’elles puissent participer au développement de ces nouvelles technologies, à égalité avec les hommes.
Source : unesco.org