Korhogo : Le cri de cœur de Berté Seydou, un revendeur de mouchoirs hors pair

Korhogo : Le cri de cœur de Berté Seydou, un revendeur de mouchoirs hors pair

04/09/2024 - 18:56
Korhogo : Le cri de cœur de Berté Seydou, un revendeur de mouchoirs hors pair
Korhogo : Le cri de cœur de Berté Seydou, un revendeur de mouchoirs hors pair

Pendant les vacances scolaires, on remarque que nombre de jeunes deviennent vendeurs à la sauvette. Si pour la plupart, c’est une période idéale pour éviter l’ennui et économiser de l’argent avant la reprise de l’école, la situation est tout autre pour Berté Seydou, âgé de 16 ans.

Pour lui, la vente à la criée, devenue presque une routine, représente l’unique source de subsistance quotidienne. Ce garçon, doté d’une rare énergie, parcourt avec peine les lieux fréquentés de Korhogo, malgré les regards curieux que suscite son statut de personne aux besoins particuliers.

Défiant les intempéries sévères, notamment le soleil de plomb, les pluies intempestives et les risques d’accidents, Berté Seydou connaît parfaitement les quartiers, maquis et restaurants de la ville, où il a pu se constituer une clientèle grâce à sa sympathie, appréciée de tous.

« Quand ça marche, je gagne entre 3.500 et 7.500 FCFA », révèle-t-il, avant d’ajouter : « J’ai atteint le niveau CM2 à l’école franco-arabe. Mais faute de moyens financiers, j’ai dû arrêter les études », regrette-t-il, la voix à peine audible.

Optimiste à bloc, ce jeune homme, qui souffre d’un double handicap – une déficience motrice et sensorielle (difficulté à marcher et à parler clairement) – espère un jour réaliser son rêve : « J’aimerais bien continuer l’école pour devenir quelqu’un d’important », souhaite l’adolescent, revendeur de mouchoirs en papier communément appelés "Lotus". Cependant, ses besoins immédiats sont de deux ordres.

D'abord, l’aider financièrement pour améliorer son petit commerce, et lui fournir soit des béquilles, soit une charrette à trois roues qui faciliterait sa mobilité. Ensuite, lui offrir de quoi se vêtir décemment, car il fréquente des lieux publics où il côtoie des clients de tous horizons.

Après un bref moment de réflexion, il lance un cri de cœur à l’adresse des bonnes volontés : « Je veux qu’on m’aide à me réaliser. Pardonnez-moi, je n’ai personne », déclare-t-il, les yeux embués de larmes, les joues perlées de sueur, décrivant avec éloquence la pénibilité de sa vie.

DAVID KONE Correspondant, district des savanes