Marche pour le climat à Abidjan : 5 trillions de dollars réclamés pour sauver l’Afrique
Marche pour le climat à Abidjan : 5 trillions de dollars réclamés pour sauver l’Afrique
Le 5 septembre 2024, les populations d’Abidjan, plus précisément du quartier de Cocody Blockhaus, ont été au cœur d’une campagne de sensibilisation de grande envergure sur le changement climatique. Cet événement s’inscrit dans le cadre de la 10e session extraordinaire de la Caravane Africaine pour la Justice Climatique. Ce mouvement citoyen, d'envergure continentale, a pris son départ au rond-point de l’hôtel Sofitel Ivoire avant de s’étendre jusqu’au village Ébrié, Blockhaus, galvanisant toute la rue avec des slogans forts et des messages percutants.
Tout au long de cette marche, les participants, brandissant fièrement des pancartes et des banderoles, ont partagé des messages de sensibilisation tels que « Pas d’humains en bonne santé sur une planète malade » ou encore « Pas de nature, pas de futur ».
D’autres, plus revendicatifs, dénonçaient le financement des énergies fossiles, appelant à investir dans l’agroécologie. Le thème brûlant de la rareté des pluies en Afrique a également été mis en lumière avec des pancartes interrogatives : « La rareté des pluies, on en parle quand ? »
Cette mobilisation s’est déroulée sous l’impulsion de diverses organisations, dont l’ONG Jeune Volontaire pour l’Environnement. Son directeur exécutif, Carin Karl Atonde, venu du Bénin, a souligné l’urgence de la situation climatique pour l’Afrique, qui malgré sa faible contribution à la pollution mondiale, subit de plein fouet les effets du réchauffement climatique.
Il a rappelé que les promesses de financement climatique des pays développés, à hauteur de 100 milliards de dollars par an, faites lors de la COP 21 à Paris, n’ont toujours pas été tenues. Pour y remédier, la caravane appelle à une mobilisation en vue de la COP 29, avec une demande claire : 5 trillions de dollars pour aider les pays africains à lutter contre cette crise. « Les pollueurs doivent payer », a martelé Atonde.
Mon Antoine, responsable de la délégation de la Caravane Tambours pour la Justice Climatique, a, de son côté, exhorté la population à adopter des comportements responsables et respectueux de l’environnement. Il a notamment insisté sur la nécessité de préserver les espaces verts, de s’engager dans des initiatives de reboisement, et de planter des arbres pour contrer les effets du changement climatique.
Cette mobilisation s’inscrit dans un mouvement plus large impliquant plus de 20 pays africains, tous unis dans cette lutte pour la justice climatique et déterminés à faire entendre la voix du continent lors de la prochaine COP 29. L’enjeu est de taille, et l’Afrique, en première ligne face aux catastrophes climatiques, compte bien faire valoir ses droits.
Ousseni Sawadogo