L'Honorable Siméon Boni Ané, ex-député d'Arrah, P C A du VITIB et de la mutuelle d’Abongoua dans le Moronou parle enfin..." Je suis combattu parce que je détiens le terrain"

L'Honorable Siméon Boni Ané, ex-député d'Arrah, P C A du VITIB et de la mutuelle d’Abongoua dans le Moronou parle enfin..." Je suis combattu parce que je détiens le terrain"

12/05/2023 - 15:13
12/05/2023 - 15:15
L'Honorable Siméon Boni Ané, ex-député d'Arrah, P C A du VITIB et de la mutuelle d’Abongoua dans le Moronou parle enfin..." Je suis combattu parce que je détiens le terrain"

L'Honorable Siméon Boni Ané, ex-député du département d'Arrah, est président du conseil d’administration de la zone franche de Grand-Bassam dénommée VITIB et également de la mutuelle d’Abongoua son village.

La semaine dernière, ce jeune cadre du Moronou a fait l'objet d'une accusation de détournement portant sur la somme de 27,5 millions de francs CFA au compte de cette mutuelle. 

Une accusation qui s'est révélée en définitive une information non fondée. Au cours de cet entretien qu'il a bien voulu nous accordé, il revient les raisons de cette accusation.

Présentez-vous à nos chers lecteurs afin de faire une plus ample connaissance.

Je suis l'Honorable Siméon Boni Ané, ex-député du département d'Arrah de la mandature 2011- 2021. Depuis le 08 septembre 2021, je suis le président du conseil d’administration de la zone franche de Grand-Bassam dénommée VITIB. Je suis également président de la mutuelle d’Abongoua, mon village dans la région du Moronou.

Vous venez de le dire, vous le président du conseil d’administration de la zone franche de Grand-Bassam dénommée VITIB.  De façon succincte, présentez-nous cette zone franche et dites-nous comment se porte-t-elle depuis que vous êtes là ?

Le VITIB, comme je l'ai dit, est une zone franche qui a été créée par le gouvernement sous le Président Laurent Ggagbo pour accueillir toutes les structures dans le domaine des technologies de l'information, de la communication (TIC) et de la biotechnologie.

Depuis 2004 que cette structure a été mise en place, elle a fait son petit bonhomme de chemin jusqu'à ce que j'arrive le 08 septembre 2021. 

Aujourd'hui, nous sommes en quête de toutes les structures dans le monde entier qui exercent dans l'innovation technologique. Depuis que je suis là, je fais plus de publicités afin que cette zone soit connue des ivoiriens d'abord, avant de chercher à la vendre à l'extérieur.

Petit à petit, cette zone franche est en train de se faire connaître. Avec l'arrivée du nouveau directeur général, nous allons entreprendre des actions afin que le VITIB soit beaucoup mieux connu par les Ivoiriens et partant de là, à l'extérieur.

Honorable, outre la présidence du conseil d’administration du VITIB, vous êtes également président de la mutuelle d’Abongoua, votre village. Présentez-nous également cette mutuelle et dites-nous comment les choses se passent au sein de celle-ci ?

Effectivement étant un élu, j'ai entrepris des actions pour accompagner les populations du département d'Arrah en général, et en particulier pour celle de mon village qui est Abongoua.

C'est un village situé dans le département d'Arrah, le plus gros village avec le plus gros électorat.  Dès que j'ai été nommé par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, à qui j'exprime mon infinie gratitude, qui bien que jeune à déceler en moi certainement des qualités en moi pour me permettant d'exercer à ce poste, je me suis dit que la mutuelle étant un instrument de développement. Il fallait que j'apporte un plus aux populations par le biais de cette mutuelle.

Cependant, depuis que j'ai pris la tête de cette mutuelle, il y a 05 mois, je n'ai plus la paix. L'ancien bureau ne fait que me mettre les bâtons dans les roues. Il m'empêche de travailler jusqu'à ce que le mardi 02 mai dernier, il fasse sortir cette information relative à un prétendu détournement qui n'était rien d'autre qu'une cabale, une fausse information distillée en vue de me salir, de ternir ma réputation.

Dieu merci, ceux qui me connaissent ont vite compris que c'était faux, c'était un complot ourdi contre ma personne.  J'ai pu sortir idem de cette situation déplorable. Je profite de cette occasion pour dire merci à tous ceux qui de près ou de loin m'ont apporté leur soutien pendant cette cabale.  Une affaire qui m'a touché mais grâce à leurs soutiens et leurs marques d'affection, j'ai le moral encore plus haut.

Avant de revenir à cette affaire qui a défrayé la chronique la semaine dernière, vous l'avez dit tantôt, cela fait 05 mois que vous êtes à la tête de la mutuelle de votre village. Qu'est ce qui a milité en faveur de votre choix à la tête de cette mutuelle et qu'envisagez-vous faire ?

Depuis que je suis en politique, je ne fais qu'accompagner mon village. Tous les habitants de mon village disent que j'ai la main sur le cœur. Certainement que cela a milité en ma faveur pour accéder à la tête de la mutuelle.

Aussi, me suis-je dit qu'en étant à la tête de cette mutuelle et avec un environnement politique favorable, je peux apporter beaucoup plus à mon village à travers des projets. Aujourd'hui, la majorité des femmes qui appartiennent à cette mutuelle est sans revenu et il faut les soutenir à travers des projets. Les jeunes également sont sans emploi.

Il faut également les soutenir à travers des initiatives telles que les permis de conduire.  De nombreux projets sont en effet en vue. Le village ayant pris de l’ampleur, il faut construire des écoles afin de donner la chance à nos enfants d'aller à l'école.

J'ai beaucoup de projets en vue. Mais, il fallait que je m'installe. Malheureusement, depuis le 05 octobre 2022, date de mon accession à la tête de la mutuelle, je n'ai pas de paix.  Je suis victime de cabale et de complot de la part de l'ancien bureau. Je crois que tout va s'arranger et je pourrai exécuter mon programme.

Revenons à ce que vous qualifier de cabale. Cette affaire de détournement qui a défrayé la chronique la semaine dernière.  Comment peut-on expliquer cela ? Puisqu'en général, dit-on jamais de fumée sans feu...

En effet, cette cabale a une conotation politique. L'ancien bureau que j'ai battu n'accepte pas sa déconvenue électorale. 

Pourtant, je les ai battus à la régulière par deux fois, après une élection à 02 tours. Notre mutuelle a 17 sections installées à travers la Côte d'Ivoire dont 4 à Abidjan et j'ai fait campagne dans toutes ces 17 sections.

Si j'ai gagné après 02 tours avec un suffrage de près de 80 %, c’est que la population voulait vraiment que je sois à la tête de cette mutuelle pour apporter un plus au développement du village.  Malheureusement, le bureau sortant ayant perdu, ne veut rien entendre.

Il faut qu'on me salisse au maximum. Donc, après seulement 05 mois, on m'attaque, on veut me salir sans aucune preuve. Pourtant, les textes sont clairs et disent que c'est seulement à la fin de mon mandat et au cours d'une assemblée générale que mon bilan moral et financier peut être jugé. 

Je ne peux pas comprendre qu'après 05 mois quelques personnes se lèvent pour m'accuser injustement de détournement 

C'est déplorable, mais je leur demande de se calmer. Je n'en veux à personne mais je leur demande de s'engager sur la voie du dialogue et de la paix afin que notre village amorce la voie du développement. Si nous nous tiraillons de la sorte, c'est notre village que nous jetons en pâture.

Et ce n'est pas normal. Je veux que chacun de nous se calme afin de permettre à notre mutuelle d'aller de l'avant.  Je n'ai rien fait de mal, c'est seulement une gestion que je mets en place. Qu'ils me regardent et c'est au bout du compte qu'on pourra me juger.

Honorable, certainement qu'à l'issue de votre élection à la tête de la mutuelle de votre village, vous n'avez joué la carte de l'union et de l'apaisement ? Ceci pourrait expliquer les attaques et autres cabales dont vous faites l'objet ?

Je vous ai expliqué que ça ne fait que 05 mois que je suis là. J'ai pris les rênes de la mutuelle le 05 octobre 2022. Nous avons fait la fête des ignames le 16 décembre 2022. Et c'est juste après cette fête que les attaques et les cabales ont commencé à surgir.

Donc, je n'ai vraiment pas eu le temps de réfléchir pour mettre en place un bureau consensuel. Il fallait mettre en place un bureau et une assemblée générale extraordinaire pour mettre un bureau consensuel et travailler tranquillement.

Mais quand tu n'as le temps de former un bureau, tu ne peux travailler. C'est pourquoi, j'appelle chacun au calme, chacun à mettre de l'eau dans son vin et me laisser travailler. C'est l'intérêt du village qui compte et non ma personne. Qu'on me laisse donc travailler et au bout du compte, on me jugera.

En définitive, la mutuelle d’Abongoua se porte bien ? Il n'y a pas de péril en la demeure, pas de détournement. Rien que du bruit et des cabales montées et inventées par vos adversaires de l'ancien bureau ?

La mutuelle se porte très très bien.  Quand je suis arrivé à la tête de cette mutuelle, j’ai trouvé des fonds dont je voudrais passer sous silence le montant après 10 ans de gestion. 

Depuis mon arrivée, ce que j'ai fait rentrer déjà est quasiment l'équivalent du même montant que le bureau sortant a laissé après 10 ans de gestion. Je sais que je travaille. J'ai trouvé une gestion traditionnelle de la mutuelle.

Étant un des responsables de la zone franche, je suis dans la digitalisation, dans l'innovation technologique, je ne pouvais pas laisser cette gestion en l'état. J'ai donc décidé de doter tous les responsables des sections de la mutuelle d’Abongoua dans tout le pays d'ordinateurs pour une gestion digitalisée. Chose que beaucoup n'ont pas compris et ont pensé à une chasse aux sorcières.

Alors que ce n'est pas ça. Je suis venu afin que chaque mutualiste se sentent heureux dans cette mutuelle Et, je le répète encore une fois, ma personne compte peu face au développement du village.  Il faut donc s'en tenir à l'intérêt du village.

Monsieur Ané, vous êtes un homme politique et on ne peut donc pas échanger avec vous sans parler politique. Comment se porte votre formation politique, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), dans la région du Moronou ?

Notre formation se porte très bien. Comme vous le savez certainement, j’ai été le seul élu, en son temps en 2019, à me rapprocher du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, parce que j'ai épousé sa vision.

Nous étions 05 députés à l'époque dont 03 du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) et 02 du Front populaire ivoirien (FPI) avec Pascal Affi N’Guessan et le député-maire de Bongouanou-commune.  Sur ces 05 deputés, j'ai été le premier, lors de la création du RHDP en 2019, à adhérer, à épouser l'idée du Président de la République.

Étant le plus jeune parmi ces élus, je croyais fort à l'implantation de notre parti dans la région et c'est que je continue de faire.

Cette année ayant été déclarée année de la jeunesse et la jeunesse du Moronou me faisant confiance, je me battrai davantage pour que celle-ci épouse la vision de notre parti dans la région pour le bonheur du RHDP.

Après 10 ans de mandature à l'hémicycle, avez-vous encore l'ambition de briguer un poste électif ? Et si oui quelle est cette ambition ?

Oui, j'ai fait 10 ans au parlement. Et lors des législatives passées, on m'a fait comprendre qu'il fallait que je laisse la place à mon aîné, j’ai même été son directeur de campagne.

Pour le moment, je n'ai pas d'ambition politique. Je suis disponible pour accompagner le candidat que le parti aura choisi.

C'est pourquoi, je demande donc à toutes les personnes tapis dans l'ombre et qui sont dans cette cabale de s'inscrire dans la paix parce que c'est dans la cohésion qu'on pourra faire avancer notre parti dans le Moronou.

Honorable, ne trouvez-vous curieux tout de même que malgré le fait que vous n'ayez pas d'ambition, vous soyez tout de même combattu ?

Je suis combattu, en réalité, parce que je détiens le terrain. Mais, moi je sais qu'en politique quand quelqu'un peut t'aider et qu'il détient la force du terrain, on ne l'attaque pas. On cherche plutôt à bénéficier de ses faveurs. Il faut caresser cette personne dans le sens des poils.

 Mais, je ne cesse de le dire que tout le monde mette balle à terre et que chacun s'inscrive dans la cohésion pour apporter un plus au parti. Le parti a été créé pour la durée.

Donc étant jeune, j’ai beaucoup à apporter au parti.  Pour le moment, je n'ai pas d'ambition mais qu'est-ce qui prouve que dans l'avenir je ne vais pas briguer d'autres mandats. J'ai encore le temps avec moi.

Quand vous évoquez l'avenir, c'est dans combien de temps ? 5 ans, 10 ans...

Sait-on jamais.  Mais pour les élections à venir, je ne suis pas candidat. Mais d'ici 5 ou 10 ans, je peux rebondir. Le Président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara, a encore besoin de moi. Je serai là pour faire son travail jusqu'à ce qu'au moment venu, on reconnaisse mes capacités et qu'on me demande de briguer un poste électif.

Honorable, votre mot de fin

Je voudrais une fois encore exprimer mon infinie gratitude au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, pour la confiance qu'il a placée en moi en me nommant à la présidence du conseil d’administration du VITIB. 

L'expression de ma gratitude va également à l'endroit de Monsieur Patrick Achi, Premier ministre, Chef du gouvernement, pour avoir entériné cette décision du chef de l'Etat. Je ferai tout pour mériter cette confiance.

Par ailleurs, je tenais à rassurer les populations du Moronou et celle de mon village et leur demander de garder le calme.

Il n'y pas de péril en la demeure. Je n'ai jamais rien détourné, je suis à mon poste. Je suis au travail pour le développement de la région et du village d'Abongoua.

 

Interview réalisée par Romarick N.FOUA