La Fondation ASHA finance une unité de transformation de manioc à Diangobo
La Fondation ASHA finance une unité de transformation de manioc à Diangobo
La Fondation ASHA et ses partenaires ont mobilisé 17 803 000 FCFA pour la construction d’une unité de transformation de manioc au profit des soixante-douze (72) femmes réunies au sein de la Coopérative Difiko, dans le village de Diangobo.
La cérémonie d’inauguration a eu lieu le samedi 7 septembre 2024, dans ce village situé dans le département de Yakassé-Attobrou, région de la Mé. Les heureuses bénéficiaires ont reçu les clés de cette usine bâtie sur une superficie de 500 m², comprenant des compartiments pour le pressage, le séchage, le broyage et la cuisson.
De plus, un tricycle a été ajouté pour la collecte des matières premières (tubercules de manioc) et le transport des produits transformés dérivés (attiéké, placali, tapioca, poudre de manioc) pour l’approvisionnement du marché local et national.
Pour les donateurs, ce geste s’inscrit dans l’optique de valoriser la chaîne agricole afin de lutter contre la pauvreté et d’assurer l’autonomisation de « ces braves femmes battantes de la Coopérative Difiko ». Selon Amaman Oscar Clovis, président de la Fondation ASHA, cette usine a pour objectif d’alléger le fardeau de ces femmes courageuses.
« Dans la chaîne de valeurs agricoles, la transformation est le maillon qui permet de maximiser les retombées économiques. Elle assure aussi une meilleure qualité, une plus grande sécurité et contribue à la lutte contre la pauvreté en milieu rural. C’est pourquoi la Fondation ASHA a décidé d’agir », a-t-il expliqué. Il a également invité les productrices à faire bon usage de cette unité de transformation.
« Chères femmes de la Coopérative Difiko, cette unité est désormais entre vos mains. Je vous encourage à la gérer avec soin, comme une mère de famille. Je voudrais aussi profiter de l'occasion pour encourager toutes les femmes ici présentes, et au-delà, à suivre l'exemple de la Coopérative Difiko.
En vous regroupant en coopératives, vous pouvez bénéficier du soutien de la fondation et de nos partenaires », a suggéré Amaman Oscar Clovis, également commissaire général du ASHA Festival, qui promeut l’autonomisation des femmes rurales.
Saisissant l'occasion, Dagou Tchié Angéline, présidente de la Coopérative Difiko, a rassuré la délégation de la fondation et ses partenaires présents que cette usine serait utilisée à bon escient pour accroître la production locale et améliorer le rendement.
« Nous nous engageons non seulement à faire fonctionner cette unité de transformation en permanence, mais nous ferons tout pour la développer afin que vous soyez toujours fiers de nous », a-t-elle promis avant de tendre la main aux autres femmes autochtones, allochtones et allogènes non membres de la coopérative :
« J’invite toutes les femmes, ainsi que les coopératives de femmes, à venir travailler avec nous. Cette unité de transformation est ouverte à toutes les femmes, sans distinction. »
Représentant le préfet du département de Yakassé-Attobrou, Kouassi Ahou Patricia, épouse Bomisso, n’a pas mâché ses mots pour mettre en garde les bénéficiaires : « Ce lieu ne doit pas devenir un lieu de ‘’gbairai’’ (bavardage), ni un endroit pour critiquer vos maris. C’est un lieu pour travailler et subvenir à vos besoins », a insisté la secrétaire générale en remettant les clés de l’unité de transformation.
Après une année (2023) de collaboration étroite dans l’assistance et le conseil, la Fondation ASHA et la Coopérative Difiko ont pris à témoin l’assistance, composée du corps préfectoral, des chefs traditionnels, des élus et des cadres du département de Yakassé-Attobrou, pour sceller leur partenariat à travers une convention.
Aux termes de cette convention, la fondation s’est engagée, à travers trois clauses, à fournir un soutien technique à la Coopérative Difiko pour une période de deux ans pour la maintenance du matériel et des conseils stratégiques, à effectuer des visites semestrielles pour assurer le suivi-évaluation du bon fonctionnement de l’activité, et à mettre à disposition le réseau de partenaires de la fondation au profit des femmes de Diangobo.
La Fondation ASHA a déjà soutenu ces productrices rurales en finançant l’acquisition de parcelles arables ainsi que de moyens techniques et logistiques de production (bottes, machettes), ce qui a permis, selon la présidente de la coopérative fondée en 2020, la création d’une plantation d’un hectare de banane plantain et de cinq hectares de manioc, dont deux sont déjà en production, tandis que les trois autres entreront en production en janvier 2025.
Venues soutenir leurs consœurs, les femmes agricultrices des communautés CEDEAO de Yakassé-Attobrou (FEMCCYA) ont également reçu un tricycle de la part des donateurs. Selon leur présidente, Atio Séba Florence, elles ont aussi bénéficié de la générosité de cette fondation à travers le financement de parcelles cultivables, d’activités génératrices de revenus (AGR) à hauteur de 250 000 FCFA en 2021, ainsi que d’un don en numéraire de 200 000 FCFA pour l’achat de rejets de bananiers plantains en 2023.
Elles ont aussi reçu du matériel (bottes, pulvérisateurs, machettes), 150 rejets améliorés de bananiers plantains provenant de Bonahouin, et une formation sur le changement climatique et l’environnement, dispensée par l’Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (ANADER). La Fondation ASHA et ses partenaires ont promis une unité de transformation aux femmes de la coopérative CEDEAO de Yakassé-Attobrou.
Patrick KROU