Bafing / Autosuffisance en riz: Les paysans de Koonan sollicitent l'État pour la mise en valeur de 500 ha

Bafing / Autosuffisance en riz: Les paysans de Koonan sollicitent l'État pour la mise en valeur de 500 ha

21/05/2023 - 08:22
Bafing / Autosuffisance en riz: Les paysans de Koonan sollicitent l'État pour la mise en valeur de 500 ha

Les producteurs de riz de Koonan dans le département de Ouaninou, région du Bafing, veulent apporter leur contribution à l'autosuffisance alimentaire notamment en riz.

Cette volonté manifeste a été exprimée le samedi 13 mai 2023, lors d'une visite de parcelles initiée par le maire Bamba Abou dit Jasper.

« Nous avons assez d'espaces cultivables estimés à 500 hectares. Mais malheureusement, pour la mise en valeur de ces terres, il faut des moyens mécaniques », explique Bakayoko Mianfé, producteur de riz à Soula, village communal de Koonan. 

Pour les paysans en effet, dans un contexte où la mévente de la noix de cajou, principale culture de rente de la région, est récurrente depuis quelques années, la culture intensive du riz pourrait être une des solutions aux difficultés qu'ils vivent.

« Nous avons nos productions de noix de cajou encore sous la main faute d'acheteurs. C'est difficile de consacrer une année à entretenir une plantation et ne pas pouvoir vendre sa production. Alors si l'État nous aide à diversifier les cultures cela pourrait nous arranger. Actuellement, grâce au maire, nous avons deux laboureuses mais celles-ci sont insuffisantes pour tout cet espace cultivable », indique Mianfé.

Pour sa part, le maire Bamba Abou, estime que l'aide de l'État sera la bienvenue car elle permettra non seulement d'assurer l'autosuffisance alimentaire mais aussi et surtout réglera la question de l'employabilité des jeunes. « Nous avons pu acquérir ces deux machines, l'une grâce à une subvention de l'État à travers le ministre du Budget et du Portefeuille Moussa Sanogo à qui nous disons merci et l'autre à travers un privé.

Mais elles sont très insuffisantes pour labourer 500 hectares surtout qu'il y a une question timing lié à la saison. En plus de laboureuses, il faut des herseuses et des moissonneuses-batteuses pour une récolte réussie.

Cela pourrait ravitailler l'usine de riz fermée à Touba pour faute riz en quantité et permettra à plusieurs jeunes et femmes d'avoir un emploi », estime le maire Bamba Abou. Indiquant que ce sont près de 100 tonnes de riz qui ont été récoltées pour un espace de 150 hectares cultivés par une quarantaine de paysans.

Malheureusement, cette production est en grande quantité est vendue en Guinée au prix de 20.000 FCFA le sac de 100 kg de riz paddy. Alors que le besoin de consommation en riz blanchi, en Côte d'Ivoire, est évalué à environ 2,6 millions de tonnes par an contre une production nationale de 1,3 million de tonnes par an.

Soit un taux de couverture des besoins nationaux de 68% (données 2018). Ce qui explique les importations massives de riz blanchi pour combler le déficit. Une situation qui a pour corollaire des sorties importantes de devises et un risque d’insécurité alimentaire.

La balle est donc dans le camp du gouvernement notamment le ministère d'État, ministère de l'agriculture et du développement rural.

Abdoul Rahim