Prise en charge de l’insuffisance rénale : Le gouvernement consent d’importants investissements

Prise en charge de l’insuffisance rénale : Le gouvernement consent d’importants investissements

18/03/2024 - 11:05
Prise en charge de l’insuffisance rénale : Le gouvernement consent d’importants investissements
Prise en charge de l’insuffisance rénale : Le gouvernement consent d’importants investissements

L’insuffisance rénale est une pathologie lourde et financièrement éprouvante. Malheureusement, la Côte d’Ivoire comme de nombreux pays enregistre des milliers de cas chaque année.

Le gouvernement, depuis quelques années, a mené plusieurs actions pour permettre à ces malades d’accéder à une meilleure prise en charge et leur redonner de l’espoir.

Fatoumata est une veuve d’une quarantaine d’années. Mère de neuf enfants, elle fait la manche devant une mosquée pour survivre. Cette mendiante fait partie de la centaine de patients dialysés au centre d’hémodialyse, situé dans l’enceinte du CHR de Korhogo. A plus de 500 Km d’Abidjan, de la capitale économique. Fatoumata fait deux dialyses par semaine.

Et pour chaque séance, elle débourse 1750 FCFA. La mère de famille le sait, si elle est encore en vie, c’est grâce à la subvention de l’Etat qui a permis de faire baisser le prix de la séance de dialyse.

Le centre d’hémodialyse de Korhogo a été ouvert en avril 2017. Il accueille des malades en provenance de nombreuses contrées de la région. 

Nous y avons rencontré de nombreux patients venus pour la dialyse dont des adolescents. Un patient qui a requis l’anonymat dit être un des premiers patients de ce centre. Avant son ouverture, c’est à Bouaké qu’il devait se rendre pour ses séances de dialyse. Originaire de M’Bengué, pouvoir être pris en charge à Korhogo est pour lui un réel soulagement.

Au centre d’hémodialyse de Korhogo, le nombre de décès a connu une nette baisse selon Dr Oumou Diallo, la néphrologue que nous avons rencontrée. De 48 décès en 2019, le centre en a enregistré 14 en 2022.

Au moment où la Côte d’Ivoire, à l’instar de nombreux pays célèbre la Journée mondiale du rein, il est bon de jeter un regard sur les efforts du gouvernement ivoirien pour une meilleure prise en charge des maladies rénales, même si beaucoup reste encore à faire.

En effet, d’importants investissements ont été réalisés par le gouvernement pour augmenter le nombre de générateurs dans le pays. 

En 2012, le gouvernement crée le Centre national de prévention et de traitement de l’insuffisance rénale (Cnptir). Démontrant ainsi sa volonté d’améliorer la prise en charge des malades du rein. Depuis, de nouveaux centres d’hémodialyse ont été ouverts pour soulager les malades. Le Cnptir a des antennes à Abidjan, Aboisso, Adzopé, Bouaké, Gagnoa, Korhogo, Man et Yamoussoukro…

Le pays disposait de 10 postes en 2011. On est passé à 107 en 2017 puis à 157 en mai 2023.

Mais, c’est loin d’être suffisant. Invité du 11e numéro du "GOUV’TALK" du Centre d’Information et de Communication Gouvernementale (CICG) le 29 mars 2023, le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle Pierre Dimba, a affirmé qu’il est prévu de doter tous les hôpitaux du pays en équipements de dialyse pour faciliter la prise en charge des malades.

Le Cnptir a réceptionné 59 nouveaux générateurs le 13 octobre 2023.

Ces nouveaux équipements sont allés prioritairement aux centres d’hémodialyse où le besoin était pressant. Il s’agit des centres d’hémodialyse de Bouaké, Korhogo et Yamoussoukro.

Ces appareils devaient permettre d'accroître le nombre des patients traités par mois. L’équipe dirigeante compte renforcer la capacité de prise en charge avec l’ouverture de cinq centres d’hémodialyse de 10 générateurs par an.

A en croire le directeur général du Cnptir, Prof Clément Kan Ackoundou-N’Guessan, on dénombre 12000 nouveaux cas d’insuffisance rénale chaque année en Côte d’Ivoire dont 1200 en phase terminale. Selon les chiffres donnés par le Cnptir, chaque année, plus de 400 nouveaux malades frappent aux portes des centres d’hémodialyse publics en quête de place. Une situation dramatique.

Aussi, les autorités sanitaires, avec le soutien de différentes ONG, souhaitent renforcer la prévention et le dépistage précoce. Le directeur général du Cnptir envisage également de « démocratiser » la transplantation rénale qui a été réalisée pour la première fois en Côte d’Ivoire en 2012. Avec la subvention de l’Etat, la transplantation rénale pourra se faire dans le public, la rendant ainsi accessible à un plus grand nombre de malades.

CICG