Politique nationale / État de la Nation : Alassane Ouattara devant le Parlement réuni en Congrès : «La dette est maîtrisée»

Politique nationale / État de la Nation : Alassane Ouattara devant le Parlement réuni en Congrès : «La dette est maîtrisée»

18/06/2024 - 17:07
Politique nationale / État de la Nation : Alassane Ouattara devant le Parlement réuni en Congrès : «La dette est maîtrisée»
Le président de la République, Alassane Ouattara lors de son discours devant le Parlement réuni en Congrès

Le président de la République, Alassane Ouattara s’est adressé aux élus des deux chambres haute et basse réunies en Congrès, ce mardi 18 juin 2024, au Sofitel Hôtel Ivoire à Abidjan.

Le chef de l’État a passé en revue d’importants sujets relatifs à l’état de la Nation. Si ces derniers jours, le niveau de la dette ivoirienne a fait le choux gras de la classe politique et de bon nombre d’analystes locaux, l’économiste Alassane Ouattara a rassuré qu’il n’y avait pas de raison de crier au loup. 

Sur le plan économique, a-t-il précisé, la Côte d'Ivoire continue de démontrer sa résilience après la pandémie de Covid-19. «En effet, en 2023, l'activité économique est restée robuste avec un taux de croissance de 6,5% et cette résilience de l'économie ivoirienne s'appuie sur un cadre macroéconomique solide, une gestion saine des finances publiques également.

Cela veut dire que la dette est maîtrisée, les équilibres sont maintenus et la dynamique économique promène un lendemain meilleur», a-t-il rassuré. Et il a, par ailleurs, ajouté que malgré les chocs au niveau international et sous-régional, le taux de croissance économique devrait s'établir en moyenne à environ 7% ou plus par an sur la période 2024-2027.

Les dernières notations du pays par les agences de notation ont toutes confirmé la résilience de l’économie ivoirienne. Le Président Ouattara a définitivement cloué le bec aux oiseaux de mauvaise augure les nouveaux lauriers glanés ces derniers mois : «La Côte d'Ivoire est devenue, depuis le mois de mai 2024, le troisième pays d'Afrique subsaharienne le mieux noté par Standard & Poor's en matière de notation de dette souveraine après le Botswana et l'île Maurice.

La Côte d'Ivoire est aujourd'hui la neuvième économie du continent africain, la troisième économie d'Afrique francophone après l'Algérie et le Maroc.» Il n’y a pas plus aveugle que celui qui refuse de voir, dit-on. Cette bonne santé de l’économie nationale, selon lui, se justifie par le fait que la Côte d’Ivoire continue de bénéficier de la confiance des partenaires au développement bilatéraux comme multilatéraux et surtout du secteur privé qui poursuit ses investissements dans l'économie nationale.

«Le taux d'investissement est ainsi passé de moins de 9% en 2011 à plus de 25% en 2023. Ces performances ainsi que la confiance des partenaires au développement et des investisseurs ont été possibles grâce à des réformes culturelles et sectorielles importantes soutenues par l'amélioration de la gouvernance, de la bonne gestion des finances publiques et de la lutte contre la corruption», a-t-il indiqué.

Il a achevé de conviancre son auidtoire lorsqu’il a soutenu avec impétuosité : «Le programme économique et financier conclu avec le Fonds monétaire international, pour la période 2023-2026, s'exécute de manière satisfaisante. D'ailleurs, le FMI procédera à un nouveau décaissement de fonds avant la fin de ce mois de juin.»

Obnubilée par la menace terroriste à nos frontières au septentrion du pays, la population ivoirienne a le sommeil troublé. Sur le plan sécuritaire, Alassane Ouattara a fait savoir que l'État exerce son autorité sur l'ensemble du territoire national.

Il a saisi l’occasion pour «saluer et féliciter nos forces de défense et de sécurité pour le courage et l'engagement dont elles font preuve au service de notre nation.» «Grâce à leur engagement continu, l'indice de sécurité est passé de 6,8% en 2012 à 1,2% en janvier 2024, c'est-à-dire le niveau de toutes les grandes villes mondiales. Et ce, malgré la situation sur le territoire national et dans la sous-région.

Notre pays continuera de déployer d'importants moyens pour renforcer davantage les capacités techniques et opérationnelles de nos forces de défense et de sécurité. Nous ne ménagerons aucun effort pour que la Côte d'Ivoire continue de demeurer une terre de paix, d'hospitalité et de sécurité pour toutes ses filles et ses fils, ainsi que pour tous les habitants de notre beau pays. Car sans paix, il ne peut y avoir de développement durable.

», a-t-il martelé.

Abordant la problématique des libertés, le président ivoirien a annoncé que la liberté de la presse, la liberté d'expression et la liberté individuelle ont été renforcées sous son magistère. Pour corroborer son propos, il a affirmé avec emphase :  «La Côte d'Ivoire a gagné 106 places du classement mondial de reporters sans frontières, en passant, tenez-vous bien, de la 159e place à la 53e place en 2024.»

Sur le plan diplomatique, Alassane Ouattara s’est réjoui que la Côte d’Ivoire continue d'être l'une des locomotives de l'intégration sous-régionale. «Notre pays affirme chaque année, après-année, sa présence et sa position en Afrique et dans le monde. La Côte d'Ivoire reste fidèle à la philosophie d'ouverture du père fondateur de la nation, le président Félix Houphouët-Boigny, à savoir être l'ami de tous et l'ennemi de personne», a-t-il réaffirmé.

Les intempéries obervées ces derniers jours liées à très fortes précipitations pluviométriques dans le sud du pays, soit quatre fois supérieurs à la moyenne, ont causé des pertes en vie humaine, des blessés et d'importants dégâts matériels. Ces faits déplorables n’ont pas échappé à la sagacité du chef de l’État.

Traduisant sa compassion aux familles des victimes et formulant des voeux de prompt établissement aux blessés, le président de la République a tiré sur la sonnette d’alarme pour interpeller ses concitoyens sur l'impact des changements climatiques, qui peuvent avoir des conséquences graves sur leur mode de vie et sur le développement du pays.

«C'est pourquoi, face à ce constat, le gouvernement a développé un programme fortement soutenu par la facilité de résilience et de durabilité du FMI pour anticiper et réduire les risques liés aux changements climatiques», a-t-il révélé.

En application de l’article 114 de la Constitution ivoirienne du 08 novembre 2016, c’est la quatrième fois que le président de la République s’adresse au Parlement réuni en Congrés. Il est donc un habitué de cet exercice pour l’avoir fait le 06 mars 2020, le 19 avril 2022 et le 25 avril 2023. 

 

Patrick KROU