Korhogo au cœur du combat contre les violences basées sur le genre
Korhogo au cœur du combat contre les violences basées sur le genre
La ville de Korhogo, perle du Poro, a vibré le vendredi 29 novembre 2024 au rythme du lancement des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG).
Cette campagne annuelle, organisée du 25 novembre au 10 décembre, mobilise une caravane nationale visant à sensibiliser les populations sur la tolérance zéro face à ce fléau qui brise des vies.
Lors de cette cérémonie d’envergure, le Député-maire de Korhogo, Ouattara Lacina, représenté par sa 3ᵉ adjointe, Professeur Soro Farah épouse Coulibaly, a salué l’honneur fait à sa commune en accueillant cet événement.
Le discours du ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, livré par son directeur de cabinet, Moussa Diarrassouba, a souligné l’importance de cet engagement collectif, renforcé par la présence de Salvator N’kurunziza, représentant résident d’ONU-FEMMES en Côte d’Ivoire.
En 2023, le système de collecte des violences basées sur le genre a enregistré 8.862 cas en Côte d’Ivoire.
Parmi eux, 1.091 cas de viols, 292 cas de violences sexuelles, 219 mariages forcés, 1.623 cas de violences psychologiques et 3.764 cas de déni de ressources et d’opportunités. Ces données, bien qu’interpellantes, ne sont qu’une partie visible d’une réalité encore plus sombre : des vies brisées, des familles détruites et des rêves anéantis.
Le thème de cette année, « Ensemble pour une Côte d’Ivoire sans violences envers les femmes et les filles : renforcer la protection, promouvoir l’autonomisation », met en lumière deux axes stratégiques essentiels.
D’abord, la nécessité de protéger les victimes et de prévenir les violences par le renforcement du cadre juridique et institutionnel, la sensibilisation des populations et le développement de centres d’écoute.
Ensuite, l’importance de promouvoir l’autonomisation des femmes, notamment par l’amélioration des opportunités économiques, afin de réduire leur vulnérabilité.
Sous le leadership du Président Alassane Ouattara, plusieurs initiatives ont vu le jour. Parmi elles, la réhabilitation du centre d’accueil et d’hébergement de Korhogo, réalisée à hauteur de 5 millions FCFA avec le soutien de l’Union Européenne.
Ce centre, inauguré au cours de la cérémonie, est dédié à l’accompagnement et à la protection des survivantes des violences basées sur le genre. Le centre de transit d’Adiaké, construit par la Première Dame Dominique Ouattara, constitue également une illustration de l’engagement concret dans ce combat.
Salvator N’kurunziza, représentant résident d’ONU-FEMMES, a réitéré le soutien de son organisation à cette cause noble et a exhorté à une mobilisation collective contre les violences faites aux femmes. Qualifiant ces violences de féminicide, il a appelé chacun à une prise de conscience urgente.
Les 16 jours d’activisme rappellent qu’au-delà des chiffres, chaque cas de violence est une tragédie humaine.
Une Côte d’Ivoire sans violences basées sur le genre est possible, mais elle nécessite une implication de tous : autorités, partenaires internationaux, société civile et citoyens.
David Koné Correspondant, district des Savanes