Des Dozo demandent leur inscription au patrimoine immatériel de l'UNESCO

Garants de la préservation des traditions ancestrales, les Dozo, réunis au sein de la Fédération des Confréries Dozos de Côte d'Ivoire (FENACODO-CI), souhaitent être inscrits au patrimoine immatériel de l'UNESCO. Ils s'inspirent du précédent de la ville de Grand-Bassam, inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 2012 à l'issue de la 36e session du Comité du patrimoine mondial à Saint-Pétersbourg, en Russie.

Rencontré à leur siège à Abobo ce mercredi 18 septembre 2024, Dosso Sory, président de la FENACODO-CI, a exprimé l'importance de leur rôle dans la préservation des traditions et la sécurité en Côte d'Ivoire. « Historiquement, les Dozo étaient les guerriers des royaumes africains. Aujourd'hui, ils continuent de jouer un rôle essentiel dans la protection des biens et des personnes.

Ils assurent la sécurité des villages et des communautés en collaboration avec les autorités locales. Leur présence permet de prévenir les violences et de maintenir la paix dans les zones rurales.

Bien que l'État ne nous reconnaisse pas formellement comme des forces de sécurité, nous sommes des auxiliaires de la paix. Chaque personne est responsable de la sécurité de sa famille et de sa communauté, et nous collaborons avec les autorités locales pour maintenir l'ordre et la paix », a déclaré cet ambassadeur de la paix universelle.

Dosso Sory, qui est également président de l'Union des Dozo d'Afrique, a ensuite précisé que le Dozo n'est pas seulement un chasseur, mais aussi un sage, un protecteur, un psychologue et un guérisseur.

« Là où un chasseur se limite à la chasse, le Dozo incarne un modèle de vertu et porte des responsabilités envers sa communauté. Un Dozo est initié à des règles de vie, une spiritualité et des devoirs qu'il doit respecter pour servir la société », a-t-il ajouté.

IL a également insisté sur l'importance de l'éducation des jeunes générations. Selon lui, les jeunes doivent apprendre à s'adapter au monde moderne tout en restant ancrés dans leurs traditions. « L'avenir repose sur la transmission de ces valeurs ancestrales. Les jeunes doivent comprendre que la tradition n'est pas figée dans le passé, mais constitue une source de sagesse pour l'avenir », a-t-il affirmé.

La Fédération des Confréries Dozo de Côte d'Ivoire a été fondée en 2011, après la crise post-électorale, dans le but de réorganiser les structures traditionnelles et de stabiliser le pays.

Les Dozo ivoiriens, réunis en assemblée générale, ont alors mis en place une organisation officielle pour encadrer et structurer cette activité. Selon Dosso Sory, les Dozo symbolisent l'unité des forces naturelles

ET humaines, représentant la pureté et la sagesse. La Fédération est organisée par régions et localités, chaque section comptant au moins 52 membres. Plus de 200 000 Dozo ont été recensés à Travers la Côte d'Ivoire. De plus, la FENACODO-CI dispose d'un système de gestion numérique pour faciliter l'identification des nouveaux membres et un site internet est en cours de finalisation.

 P.K