Art pictural : Aïcha Karamoko, un talent qui mérite d’être aidé
Art pictural : Aïcha Karamoko, un talent qui mérite d’être aidé
Rien ne présageait qu’Aïcha Karamoko, fille d’une tresseuse et d’un conducteur de véhicule de transport en commun devienne peintre. En effet, personne ne pouvait imaginer que cette jeune fille ayant fréquenté l’école franco-arabe, établissement dont la rigueur est indiscutable, pouvait se permettre d’embrasser l’art pictural.
Dans son Yamoussoukro de résidence, elle ne passe plus inaperçue après une période où tous les regards étaient braqués sur elle, en signe de mépris. Et pour cause, son cas est d’une telle rareté dans le domaine de la peinture, que des inquiétudes étaient formulées par des curieux à son endroit. La religion musulmane dont elle appartient n’a pas freiné sa passion.
Mieux, son oncle artiste, lui a servi de porte-voix pour imposer son chemin à ses parents. Après moult refus, ceux-ci ont finalement capitulé, vu la ténacité que manifestait leur fille.
« Depuis ma tendre enfance, j’ai aimé la peinture et à partir de 15 ans j’ai su que cette discipline pouvait nourrir son pratiquant. L’amour pour cet art et le gain de sa vie qu’on pouvait avoir grâce à lui, m’ont motivée à m’y jeter à fond pour espérer me faire d’abord un nom et de pouvoir ensuite gagner ma vie », note-t-elle très passionnée.
Avant de notifier que la bénédiction et les encouragements de sa mère, lui permettent à ce jour de se tenir devant tout le monde comme artiste peintre. Plongeant son regard d’artiste sur son travail, Aïcha indique à qui le veut, que la peinture est dans un premier temps sa passion.
Une aisance tirée de l’amour qu’elle a pour cette profession. « Quand je me jette dans la création d’un tableau, je sens une aise indescriptible, qui me libère l’esprit. C’est comme si je suis en harmonie avec une parente ou une complice », dessine-t-elle parallèlement comme pour magnifier sa pleine hibernation dans ce domaine.
La dextérité de cette dame lui a permis d’être plusieurs fois sollicitée pour des travaux dans de nombreux projets, notamment des expositions et festivals. Par deux fois, elle a été invitée à exposer à la Maison du peuple à Ouagadougou (Burkina Faso).
Le Niger et le Nigeria l’ont sollicitée également. Bien que loin d’Abidjan, elle y a été sollicitée à plusieurs occasions, dans le cadre des expositions, festivals et autres travaux.
Le souhait d’Aïcha Karamoko est d’avoir des aides pour parfaire ses travaux. Car, éloignée de la capitale économique ivoirienne, où la plupart des contacts se font, elle se sent un peu muselée pour l’affirmation de son talent.
Ouattara Clément