San-Pedro : Un groupe privé engage plus de vingt milliards l'aménagement de la a forêt classée de Monogaga

Le ministre Laurent Tchagba des eaux et forêts, a procédé, le samedi 10 février 2024 dernier, dans la cité portuaire de San Pedro, au lancement du projet d'aménagement de la forêt classée de Monogaga. Ce projet d'aménagement sera financé à plus de 20 milliards de FCFA et réalisé par le groupe ''Roots wild Fondation''.

Selon Hallal Bilal, président de cette fondation, des actions préalables impliquant les populations seront menées et permettront d'avoir une cartographie actualisée de l'état de la forêt classée de Monogaga :

 ''À l'issue de cette cérémonie, nous contacterons un  cabinet qui va, avec les populations autochtones, allochtones et allogènes, faire un état des lieux de la forêt en vue du plan d'aménagement participatif prenant en compte les besoins et les préoccupations de ces populations'', a-t-il indiqué.

Toujours selon Hallal Bilal, ce projet se fera sur plusieurs volets, notamment le volet de la reconstitution de la forêt, le volet écotouristique, le volet des projets éco-responsables en faveur des populations et le volet de réintroduction des espèces fauniques, leur protection et leur conservation. Pour lui, l'objectif est de faire de Monogaga, dans quelques années, une destination écotouristique de renommée internationale.

Ainsi, le ministre Laurent Tchagba a exhorté les populations riveraines à soutenir et à accompagner le partenaire dans la mise en œuvre du projet en réservant un accueil chaleureux aux équipes au cours des phases d'enquêtes socioéconomiques qui permettront d'analyser l'occupation des sols, de recenser les chefs d'exploitation et les plantations agricoles en vue de la définition des objectifs d'aménagement.

Le ministre du tourisme et des loisirs, Siandou Fofana a, quant à lui, salué d'abord l'initiative des bailleurs avant d'encourager à son tour, les populations à soutenir le projet car selon lui, elles seront les principales bénéficiaires des retombées de ce projet.

Classée en 1973, la forêt classée de Monogaga, située entre les départements de Sassandra et de San Pedro dans le sud-ouest ivoirien, s'étend sur une superficie de 39828 ha. Elle a été dégradée (90%) par les activités agricoles (plantations de cacaoyers, d'hévéa, de palmiers à huile). 

Dans le cadre de ce projet, les villages qui y sont installés bénéficieront de diverses retombées, notamment, des emplois en faveur des femmes et des jeunes dans le domaine de l'écotourisme, le bitumage de la principale voie d'accès au village jusqu'à la baie, la réalisation d'infrastructures socioéconomiques, l'électrification des villages, l'adduction d'eau potable, construction de centres de santé et des écoles et surtout, elles bénéficieront d'enclaves et leurs plantations ne seront détruites mais seront des sites d'agroforesterie.

Le projet d'aménagement de la forêt classée de Monogaga vient s'ajouter à un vaste projet agroforestier en cours depuis plusieurs mois et dénommé projet d'investissement forestier (PIF) financé par la banque mondiale à hauteur 97 milliards de FCFA.

Son exécution s'étend aux forêts classées de la haute Dodo et des rapides Grah pour ce qui concerne la région de San-Pedro et celle Sio dans le Guémon. Faut-il le rappeler, la politique du gouvernement ivoirien de préservation, de réhabilitation et d'extension des forêts adopter en mai 2018, vise à hisser le couvert forestier à 20% du territoire national, soit 6,5 millions d'hectares d'ici 2030. 

THONY L'ALPHA