Gbêkè / Les populations sensibilisées sur la traite des êtres humains au cours d’une conférence à Bouaké

Gbêkè / Les populations sensibilisées sur la traite des êtres humains au cours d’une conférence à Bouaké

06/05/2023 - 19:55
Gbêkè / Les populations sensibilisées sur la traite des êtres humains au cours d’une conférence à Bouaké

L’Association des volontaires pour le service international (AVSI), en collaboration avec la direction régionale de la promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique, a organisé une conférence, à la salle de réunion de la préfecture de région, le jeudi 04 mai 2023, pour sensibiliser les populations sur le phénomène de la traite des êtres humains.

Mandaté pour exposer sur ce phénomène de la traite des êtres humains, le Dr Marcel Leh Bi, sociologue, a indiqué que ledit phénomène reste méconnu et mal compris par les populations ainsi que les autorités compétentes. Il a aussi ajouté que Bouaké est une zone pourvoyeuse de mains d’œuvre gratuite et exploitable au profit des acteurs de ce trafic.

C’est pour cela que la directrice régionale de la promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique, Fatoumata Bamba, a précisé que cette conférence vise à amener chacun à pouvoir participer à la sensibilisation efficace et efficiente contre la traite des êtres humains dans la région.

Selon le conférencier, ce phonème de la traite des êtres humains s’exprime sur deux formes notamment la traite des personnes et le trafic illicite de migrants.

Ces deux formes prennent en compte la grande variété de la traite des êtres humains. La traite des personnes, désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes par la menace de recours à la force ou à d’autres formes de contraintes par enlèvement, par fraude, tromperie, abus de confiance d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité ou par l’offre ou l’acceptation de paiement ou d’avantage pour obtenir le consentement d’une personne ayant d’autorité sur une autre à des fins d’exploitation. C’est du moins la définition que donnent les Nations unies sur la traite des êtres humains, dit-il.  

Il souligne également que les infractions liées à la traite des êtres humains sont le travail forcé, l’exploitation sexuelle, la prostitution, le mariage forcé, prélèvement et trafic d’organes, esclavage, migration clandestine.

Selon le sociologue, les femmes sont plus touchées par le phénomène que les hommes. « Jusqu’en 2016, 49% de femmes sont concernées par ce fléau. Aujourd’hui ce sont 70% de femmes qui en sont victimes en Afrique. 

L’Afrique à elle seule concentre trois millions sept cent mille victimes », précise-t-il. Puisque la traite des êtres humains est un crime condamnable par les juridictions internationales. En conséquence, tous les pays ayant ratifié la convention des Nations Unies ont pour obligation d’enquêter, poursuivre et condamner les coupables. 

Quant au trafic illicite de migrants, c’est le fait d’assurer ou d’en tirer directement un avantage financier ou un autre avantage matériel pour l’entrée illégale dans un état à partir d’une personne qui n’est ni ressortissante ni un résident permanent dans cet état. Selon le conférencier, la Côte-d’Ivoire est l’un des principaux pays exportateurs de main d’œuvre. 

Concernant ceux qui exploitent 10% des hommes autorité et pouvoir contre 90% constitués d’entreprises. En Côte d’Ivoire, le phénomène se manifeste par le travail domestique dans la capitale économique Abidjan, à l’intérieur du pays et même à l’étranger. 

Pour lui, la traite des êtres humains passe sous silence en Côte d’Ivoire, pourtant le phénomène se multiplie davantage. Pour le Dr Marcel Leh Bi, la traite des êtres humains est motivé par l’orpaillage clandestin qui pousse les jeunes à migrer, le trafic d’organes humains pour les rituels, les frontières poreuses, etc. 

Il s’agissait pour le sociologue d’expliquer ces grandes problématiques liées au phénomène de la traite des êtres humains. Il a donc exhorté l’auditoire à sortir du schéma de la culture du silence et dénoncer les cas de traite d’êtres humains. Puisque Bouaké n’échappe au phénomène. 

Notons que cette campagne de lutte contre la traite des êtres humains est appuyée techniquement financièrement par Expertise France.

EK