Reportage « le tabou de l'immigration irrégulière »: La HACA inflige un avertissementà France 24

Reportage « le tabou de l'immigration irrégulière »: La HACA inflige un avertissementà France 24

21/03/2025 - 06:47
Reportage « le tabou de l'immigration irrégulière »: La HACA inflige un avertissementà France 24
Me René Bourgoin, présidente de la HACA

Dans un courrier rendu daté du mercredi 19 mars 2025 dont nous avons reçu copie, la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) a sorti ses griffes contre France 24.

Vanessa Burggraf, directrice de France 24

La HACA a inflige à la chaine France 24 « un avertissement » pour avoir diffusé, le 11 mars 2025, un reportage réalisé par Madame Charlotte Boitieux, sous le titre « le tabou de l'immigration irrégulière ». Non sans l'exhorter à plus de vigilance dans le traitement de l'actualité sur la Côte d'Ivoire.

Ce régulateur ivoirien des médias audiovisuels a fait deux observations. Selon lui, le reportage diffusé sur France 24 porte un grief relatif à une accusation de l'inégale répartition de la croissance économique ivoirienne.

« A l'entame du reportage, la journaliste affirme que les retombées de la croissance économique de la Côte d'Ivoire ne profitent qu'à une " toute petite partie de la population ivoirienne".

La Côte d'Ivoire serait divisée entre une classe très riche et une classe très pauvre, en l'absence de classe moyenne, ce qui à l'évidence est une contrevérité absolue» a déploré la HACA.

Puis, cette Haute autorité ivoirienne s’est interrogé : « Comment peut-on objectivement soutenir qu'il n'y a pas de classe moyenne en Côte d'Ivoire? De même, il est inexact d'affirmer que 80% de l'économie est informelle.

Pour illustrer ses propos, elle présente la photo d'une maison d'un quartier précaire d'Abobo qui, selon elle, refléterait la réalité de la vie ivoirienne notamment les nombreux bidonvilles et la grande pauvreté.

Poursuivant ses analyses elle affirme que le quartier d'Abobo serait l'un des foyers de départ de l'immigration irrégulière en Côte d'Ivoire». Des insisuations que les autorités ivoiriennes ont défoncé.

«En mettant en regard et de façon insidieuse la supposée inégale répartition de la croissance ivoirienne et l'immigration irrégulière, la chaine France 24 fait une approche simpliste et tendancieuse de la question de l'immigration dont les causes ne sauraient uniquement être réduites à la répartition de la croissance économique», s’est insurgé le régulaeur de l’espace audiovisuel ivoirien.

La seconde observation faite par les autorités ivoiriennes est relativement à un « traitement déséquilibré et tendancieux de l'information ».

« La HACA relève également que dans le reportage, des personnes sont interviewées. Il s'agit notamment d'une victime de l'immigration, d'une candidate au départ, d'un responsable d'une association de lutte contre l'immigration irrégulière et du Directeur de l'Office Française de l'Immigration et de l'Intégration (OFII) à Abidjan. Ce dernier dresse les actions de sa structure dans le cadre du retour des migrants.

Aussi, la HACA note-t-elle que la chaîne s'est abstenue de recueillir la réaction des autorités ivoiriennes en charge des questions migratoires. Ce qui induit un traitement déséquilibré et tendancieux de l'information », a-t-elle opiné.

Me René Bourgoin, présidente de la HACA

Par ailleurs, complète-t-elle, les commentaires de la journaliste, ainsi que les propos rapportés des seuls intervenants, accentuent davantage le caractère tendancieux du reportage et cela est susceptible de nuire à l'image et aux efforts des autorités publiques ivoiriennes en charge des questions migratoires.

« La HACA s'étonne que la journaliste reporter, qui aurait séjourné en Côte d'Ivoire, n'ait pas jugé nécessaire, comme le commande la déontologie de sa profession, de proposer le point de vue des autorités publiques ivoiriennes et se soit contentée des seuls avis, qui, au demeurant donnent à penser que les autorités ivoiriennes sont inactives et indifférentes face au phénomène de l'immigration irrégulière et laissent la population vivre dans la pauvreté et dans l'indigence totale», s’est-elle plainte.

 

P.   K