Stations de traitement de boues de vidange : Des ouvrages stratégiques pour la préservation de l’environnement
Stations de traitement de boues de vidange : Des ouvrages stratégiques pour la préservation de l’environnement

Depuis quelques années, le gouvernement a entrepris de renforcer l’accès des ménages à des ouvrages d’assainissement.
Des stations de boue, maillons essentiels dans la politique d’assainissement des villes, ont été construites. Ces infrastructures améliorent le cadre de vie et participent à la prévention de nombreuses maladies.
Ce jeudi 24 avril, comme chaque jour, les camions de vidange se succèdent à la station de traitement des boues de vidange d’Anyama-Yapokoi. Ils arrivent à intervalle régulier pour dépoter les produits de vidange collectés dans les fosses septiques des ménages.
« La station comprend des ouvrages de dépotage et des bacs d’observation qui permettent d’apprécier la qualité de boue déversée », indique le chef de service Etudes de l’Office national de l’assainissement et du drainage (Onad), Ernest Brou avec qui nous avons visité cet ouvrage.
Cette infrastructure offre l’opportunité de dépoter les produits de vidange des fosses septiques des ménages dans un cadre approprié.
En effet, dans la partie nord du district d’Abidjan, certaines zones ne sont pas couvertes par le réseau collectif d’eaux usées et les ménages utilisent des systèmes d’assainissement autonome.
« L’ouverture de cette station nous facilite notre travail. Nous sommes très heureux et souhaitons que le gouvernement multiplie le nombre de stations », indique Aboudrahmane Ouédraogo, vidangeur.
Selon plusieurs témoignages, avant la mise en service de la station de Yapokoi, les boues de vidange étaient déversées dans les rues ou dans la nature, mettant ainsi en péril la santé des populations.
En traitant les boues de vidange, les stations contribuent à réduire la propagation des maladies transmises par les eaux usées et les déchets.
Avec une capacité journalière de 300 m3, la station de traitement des boues de vidange d’Anyama-Yapokoi comprend une aire de séchage de 3 700 m2, un hangar de stockage de 350 m2, un bâtiment d’exploitation de 60 m2, ainsi que des voies de circulation.
Sa construction s’inscrit dans le cadre de la réalisation du Programme d’amélioration durable de la situation de l’assainissement du drainage de la ville d’Abidjan (PADSAD).
Sur le site, Joseph Koffi, gestionnaire de la station, veille au respect des différentes étapes.
« A l’issue du traitement, nous avons deux sous-produits. La partie solide va donner un compost qui est un fertilisant biologique naturel pour fertiliser les sols et augmenter la productivité des cultures. L’eau va être traitée et recyclée et emmenée vers un exutoire pour renforcer le cours d’eau à proximité. Cette eau est utilisée par les maraichers », explique-t-il.
Avant 2011, il n’existait aucune station de traitement des boues de vidange en Côte d’Ivoire, c’est-à-dire que les boues extraites des fosses septiques étaient rejetées directement dans la nature, constituant une source de pollution de l’environnement.
« À ce jour, nous avons six stations qui sont opérationnelles », a indiqué le directeur du Suivi de l’exploitation et de la qualité à l’Onad, Konan Ahou, lors de son passage à la tribune « Tout savoir sur » du Cicg, le 13 mai 2025.
Au nombre des ouvrages réalisés, on peut citer la station de traitement des boues de vidange de Bouaké. Elle a une capacité de réception journalière de 350m3. Situé dans le village de Kouassiblékro, l’ouvrage a été mis en service le 22 octobre 2021.
Le projet de construction ainsi démarré doit aboutir d’ici à fin 2026 à la construction de 14 nouvelles stations de traitement des boues de vidange.
Et ces 20 stations feront près de 100 000 m3 de boues séchées selon une étude de valorisation de ces infrastructures.
A en croire le directeur du Suivi de l’exploitation et de la qualité à l’Onad, avec les ouvrages déjà réalisés, « le taux d’accès à l’assainissement s’est amélioré de 2011 à 2021 et est passé de 22% à 56% au niveau national. En zone urbaine, le taux d’accès est passé de 39% à 74% contre 8% à 32% en milieu rural ».
L’ambition du gouvernement est d’équiper, à l’horizon 2030, les 31 régions de Côte d’Ivoire et les deux districts autonomes de stations de traitement de boues de vidange.
CICG