SORTIR LE HAJJ DU STRESS ACTUEL QU’IL GÉNÈRE

SORTIR LE HAJJ DU STRESS ACTUEL QU’IL GÉNÈRE

02/02/2025 - 16:57
SORTIR LE HAJJ DU STRESS ACTUEL QU’IL GÉNÈRE
SORTIR LE HAJJ DU STRESS ACTUEL QU’IL GÉNÈRE

Depuis le 26 janvier 2025, les inscriptions au hajj 2025, en ce qui concerne le contingent étatique, ont pris fin. Toutefois, elle s’est faite dans la douleur pour beaucoup de candidats ou candidates au hajj et leurs familles, qui n’ont pas pu s’inscrire sur le site internet dédié à cette fin.

De fait, en observant le spectacle que cette phase d’inscription donne depuis deux ans, avec cette nouvelle disposition d’inscription mise en place par le Commissariat au hajj, pour que l’équité soit observée, selon ses responsables, on peut le dire sans faux-fuyant que, nous ne sommes nullement sortis de l’auberge.

Car, il faut le reconnaitre, s’inscrire au hajj aujourd’hui s’apparente à la présentation d’une candidature à un concours hautement sélectif. 

Pourquoi, sommes-nous arrivés à une telle situation calamiteuse ? Est-ce le fait d’un potentat d’individus qui en tireraient des subsides ?

Si oui, ces individus se font-ils si confiance au point de pousser l’outrecuidance jusqu’à décider d’empêcher des croyants d’aller répondre à l’appel de leur Seigneur, pour leurs seuls intérêts ?

Non ! Nous n’osons pas croire que des musulmans soient prêts à endosser une telle responsabilité, alors que nous attend tous, la rencontre implacable avec notre Seigneur Allah pour l’évaluation de notre vie terrestre.

À qui la faute alors ? Les autorités en charge de la question doivent le plus tôt donner les explications et les vraies raisons de cette situation dramatique.

Cependant, avec réalisme, l’on peut largement imputer cette situation au fait que l’offre de places pour le contingent étatique est aujourd’hui largement en-dessous de la demande. Car, le hadj suscite de nos jours en Côte d’Ivoire, un fort engouement au niveau des personnes jeunes et adultes. Alors qu’autrefois, les marqueurs sociaux réservaient le hadj à la seule catégorie des personnes âgées.

Il faut le dire tout net, ce spectacle désolant autour du cinquième pilier de l’islam qui tend à devenir récurrent, ne doit plus perdurer.

Il urge donc de sortir le hajj du stress actuel qu’il engendre au sein de la communauté musulmane, pour lui garantir un environnement plus serein, empreint de quiétude et de profonde spiritualité, comme cela se doit.

Autrement dit, face à cette crise, il faut analyser avec objectivité ses causes et y apporter les solutions les plus réalistes et moins coûteuses.

Pour rappel, après la crise engendrée par l’édition de 2006-bis du hajj, nous avons en son temps, courageusement pointé les responsabilités et fortement exhorté l’État a une plus grande implication dans son organisation.

Ce qui a conduit à la mise en place de l’actuel format organisationnel qui lui aussi, visiblement, est en train d’atteindre ses limites, face au contexte de l’explosion du nombre des candidats au hajj.

Que faut-il faire ? A y regarder de près, il s’agit de permettre à un nombre croissant de personnes d’aller effectuer le hajj sans aucun stress.

Deux solutions s’offrent. La première est que l’État de Côte d’Ivoire fasse du lobbying auprès des autorités saoudiennes pour augmenter le quota initialement dédié à la Côte d’Ivoire. Cette solution reste toutefois sujette à beaucoup de conditionnalités.

La deuxième voie, qui est plus à notre portée, est de revoir de fond en comble le processus d’inscription. De notre point de vue, le mieux serait d’avoir une organisation permanente dédiée à l’organisation du hajj et de la oumra qui travaille à plein temps pour cette mission.

Ainsi, l’inscription au hajj, pourrait se faire à tout moment de l’année. L’ordre d’inscription déterminerait alors l’année d’admission du candidat au pèlerinage en terre sainte.

Cette solution offre deux avantages essentiels : l’absence de stress et une meilleure préparation de ce voyage saint pour le futur pèlerin. Nos autorités devraient y songer fortement. Qu’Allah accorde le hajj à toutes et à tous !

 

Nurudine OYEWOLÉ

Expert-consultant en communication

Chroniqueur au Groupe Média AL BAYANE