Prof. Daniel Ékra, Directeur Général de l’INHP : "Hormis les cas du village de Vridi-Akobraké, aucun autre cas de choléra n’a été signalé sur le territoire national"
Prof. Daniel Ékra, Directeur Général de l’INHP : "Hormis les cas du village de Vridi-Akobraké, aucun autre cas de choléra n’a été signalé sur le territoire national"

Le village de Vridi-Akobraké a été touché, fin mai 2025, par une épidémie de choléra ayant entraîné 5 décès. Dans cet entretien, Professeur Daniel Ékra, Directeur Général de l’Institut National d’Hygiène Publique (INHP), rassure que la situation est sous contrôle et invite les populations à adopter les bons réflexes en matière d’hygiène.
Qu’est-ce que le choléra et comment le contracte-t-on ?
Le choléra est une maladie infectieuse causée par une bactérie appelée Vibrio cholerae. Elle est transmise par voie bucco-orale, notamment les selles qui vont contaminer de l’eau ou des aliments, ou qui de façon directe, vont toucher les aliments. Lorsque ces aliments contaminés sont portés à la bouche, ils contaminent à leur tour la personne.
Quels sont les symptômes du choléra ?
Le choléra se manifeste par une diarrhée profuse accompagnée de vomissements, dans un contexte où il n’y a pas de fièvre. La personne infectée peut également être déshydratée, car à force de vomir et de faire les selles, elle perd de l’eau. Cela peut conduire à un décès rapide du patient.
Il y a quelques jours, vous annonciez la détection d’une épidémie de choléra dans une zone qui a finalement été circonscrite. Quel est, à ce jour, l’état des lieux ?
Depuis que l’annonce a été faite relativement aux 45 cas et aux 5 décès, la situation est stable. Nous avons eu, le lendemain, un seul cas. Il s’agit de diarrhée mineure qui a été rapidement maîtrisée. Dès lors, nous n’avons plus de cas nouveau. La situation est donc sous contrôle et le dispositif sanitaire est présent pour faire face à toute éventualité.
Hormis les cas du village de Vridi-Akobrakré, une presqu’île de la commune de Port-Bouët, aucun autre cas n’a été signalé ailleurs, aussi bien à Abidjan que sur le territoire national.
Quelles recommandations à l’endroit de la population pour éviter de contracter le choléra ?
Le choléra est une maladie des mains sales, du péril fécal et de la consommation de l’eau non potable. Il faut donc éliminer les selles dans les WC modernes ou les latrines, éviter de déféquer à l’air libre, boire de l’eau potable et éviter de boire de l’eau en sachet dont les conditions de production laissent à désirer.
Il faut, en outre, se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon, surtout après les selles, laver tous les aliments qui doivent être consommés crus, les désinfecter avec de l’eau de javel, faire suffisamment cuire les aliments de façon correcte, les protéger pour éviter qu’ils soient contaminés par des mouches.
Notre environnement doit également être salubre en se débarrassant des dépôts sauvages d’ordures. Il faut vivre dans un milieu assaini.
L’observation de ces mesures d’hygiène générale et d’assainissement permet de mettre les populations à l’abri de la transmission du choléra.
Votre mot de fin ?
Nous appelons la population à observer les mesures d’hygiène. Le ministère en charge de la Santé est toutefois bien organisé pour prendre en charge tout cas de choléra sur l’ensemble du territoire. Quel que soit le centre où la personne qui présente les symptômes ci-dessus énumérés peut se présenter, elle pourra être prise en charge correctement.
Il faudra cependant qu’elle se présente très tôt dans le centre de santé le plus proche dès l’apparition d’une diarrhée, d’un vomissement ou de tout autre signe clinique propre au choléra.
Il faut, par ailleurs, que chacun s’engage à observer les mesures d’hygiène. L’État fait ce qu’il peut en mettant à disposition tout le dispositif nécessaire pour prendre en charge les malades. Mais la prévention dépend de nous-mêmes.
CICG