Bagoué : À la rencontre des communautés pour dire non à l’orpaillage illégal

Bagoué : À la rencontre des communautés pour dire non à l’orpaillage illégal

13/05/2025 - 15:09
Bagoué : À la rencontre des communautés pour dire non à l’orpaillage illégal
Bagoué: Mission de sensibilisation contre l'orpaillage illégal initiée par le Ministère des Mines

Depuis plusieurs semaines, Jean-Louis Wognin, Directeur régional des Mines et de la Géologie de la Bagoué, sillonne les villages du nord de la Côte d’Ivoire avec un objectif clair : sensibiliser les populations aux dangers de l’orpaillage clandestin. Sa mission, initiée par le Ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, s’est achevée le 8 mai 2025 à Papara, dans le département de Tengrela.

Dans chaque village visité, c’est un même décor : les chefs, les propriétaires terriens, les femmes et les jeunes se réunissent pour écouter, questionner et comprendre. Et Jean-Louis Wognin prend le temps d’expliquer, sans détour.

« L’orpaillage illégal détruit plus qu’il ne construit »

Ce sont ses mots. Avec des exemples concrets, il parle des terres abîmées, des forêts dévastées, des rivières empoisonnées, et surtout, des vies mises en danger. « Les enfants quittent l’école, les maladies se multiplient, et au final, les retombées sont minimes pour les habitants », martèle-t-il devant des foules souvent attentives, parfois inquiètes.

Mais la mission ne se limite pas à pointer du doigt les problèmes. Elle propose aussi une alternative : l’orpaillage légal, encadré, bénéfique pour tous.

Ce que dit la loi, et ce que peut gagner le village

Jean-Louis Wognin explique que l’exploitation artisanale de l’or est autorisée, mais sous conditions : il faut être ivoirien, avoir une autorisation, exploiter une petite surface (entre 1 et 25 hectares), ne pas creuser au-delà de 15 mètres, utiliser du matériel simple, et surtout, ne pas employer d’explosifs ni de produits chimiques dangereux.

Il insiste aussi sur le respect des communautés : accord avec les chefs, embauche locale, indemnisation des plantations détruites, réhabilitation des terres après usage… Et un point important : chaque site légal doit aussi contribuer au développement du village par des projets communautaires.

Une vision d’avenir pour les jeunes et les femmes

Dans cette tournée, Jean-Louis Wognin donne de l’espoir. Il parle d’une filière mieux organisée, avec un comptoir d’achat d’or pour garantir des revenus justes, des autorisations plus rapides, et une véritable implication des Ivoiriens dans la chaîne de production.

« L’or de nos sols peut nourrir nos familles, créer des emplois, construire des écoles, si nous travaillons ensemble et dans les règles », souligne-t-il.

À la fin de chaque rencontre, les échanges se poursuivent dans les langues locales, autour d’un chef ou d’un doyen. Le message semble passer : il est temps de tourner la page de l’orpaillage clandestin, et d’ouvrir celle d’un avenir plus juste, plus sain et plus durable.

Aly OUATTARA