UNILEVER Côte-d’Ivoire face à ses anciens employés : Les responsables syndicaux dénoncent un refus de paiement des droits

UNILEVER Côte-d’Ivoire face à ses anciens employés : Les responsables syndicaux dénoncent un refus de paiement des droits

13/06/2025 - 17:16
UNILEVER Côte-d’Ivoire face à ses anciens employés : Les responsables syndicaux dénoncent un refus de paiement des droits
UNILEVER Côte-d’Ivoire face à ses anciens employés : Les responsables syndicaux dénoncent un refus de paiement des droits

Lors d'une conférence de presse tenue ce jeudi 12 juin 2025, à la Maison de la presse d’Abidjan (Mpa), le consortium des syndicats des employés d’UNILEVER Côte d’Ivoire a dénoncé le non-paiement des droits  conventionnels  de la ‘’Ligne Bleue ‘’ d’environ  500 travailleurs directs et indirects, voire 154 familles d’employés directs accusant la direction de la multinationale de mépris et d’inaction.

Une tension sociale croissante secoue la filiale du géant britannique UNILEVER. L’ensemble des syndicats des employés a organisé une conférence de presse ce jeudi 12 juin 2025, à la Maison de la presse d’Abidjan (Mpa) pour dénoncer ce qu’il qualifie de "refus délibéré" de l’entreprise de s’acquitter des droits dus à environ 500 employés  directs et indirects.

Selon les responsables syndicaux, ces  travailleurs, dont certains ont servi l'entreprise pendant 36 ans, attendent toujours le règlement de leurs indemnités après la restructuration et la fermeture progressive de certaines unités de production en Côte d’Ivoire.

« Ce que nous vivons est une injustice flagrante. Après des années de loyaux services, UNILEVER nous tourne le dos et refuse de respecter ses engagements légaux et moraux », a déclaré Melaigne Bédi Abel, secrétaire général du syndicat des agents de Blohorn-UNILEVER Côte d’Ivoire (Synagbuci) affilié à Ugtci, porte-parole du mouvement syndical à cette conférence de presse.

Le mouvement syndical accuse également la direction de l’entreprise d’entraver le dialogue social en refusant les tentatives de médiation engagées par les représentants des travailleurs et certaines autorités compétentes. Des courriers seraient restés sans réponse, et des négociations seraient au point mort depuis plusieurs mois.

« Nous avons épuisé toutes les voies pacifiques. Dire que quatre (4) rencontres de conciliation menées par l’inspection de travail ont été tenues.

Nous n’avons pas été entendus. Nous souhaitons maintenant saisir les tribunaux, ont ajouté deux  autres membres du mouvement  syndical, Kpodjahon François Koffi, par ailleurs, délégué du Syndicat du personnel du Syndicat des Agents et travailleurs de Blohorn (Synateb) affilié à la Fesaci et Olivier Djédjé, délégué syndical des travailleurs (Synatra-Uci) affilié à Dignité.

De son côté, UNILEVER Côte d’Ivoire n’a pas encore officiellement réagi aux accusations portées contre elle. Sollicitée pour une déclaration, la direction n’a pas donné suite, ni à  notre dépôt  de préavis de grève, ni à la conciliation à la direction de l’inspection du travail au Plateau.

Alors que d’une même voix,  les conférenciers indiquent que la Ligne bleue en son paragraphe VI, stipule explicitement ceci : ‘’ Dans le cadre de cession d’activités d’UNILEVER Côte d’Ivoire, le Comité de direction s’engage à expliquer au personnel dont le contrat serait rompu avec UNILEVER Côte d’Ivoire, du fait de ladite cession, les conditions de départ décrites dans l’accord d’entreprise.

Toujours  pour le mouvement syndical, UNILEVER Côte d’Ivoire, filiale du géant britannique cède ses parts d’actions et tout son site à la Société de distribution de toutes les marchandises, en abrégé SDTM. Et de poursuivre, cette  vente qui s’assimile très clairement à une cession d’activité.

La situation revêt un caractère d’urgence particulière avec la date butoir du 20 juin 2025 pour la finalisation de la cession, concluent les responsables syndicaux des employés d’UNILEVER  Côte d’Ivoire.

Notons que cette affaire, qui pourrait prendre une ampleur nationale, met en lumière les difficultés rencontrées par de nombreux salariés du secteur privé en Côte d’Ivoire, confrontés à la précarité après restructuration ou départ anticipé, souvent sans les compensations prévues par la législation du travail.

 

David K.