L’OQSF-CI, un acteur encore méconnu mais essentiel pour l’inclusion financière en Côte d’Ivoire
L’OQSF-CI, un acteur encore méconnu mais essentiel pour l’inclusion financière en Côte d’Ivoire

Bien que créé pour améliorer la qualité des services financiers et favoriser l’inclusion financière, l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers de Côte d’Ivoire (OQSF-CI) reste encore largement inconnu du grand public. Un paradoxe mis en évidence lors des récentes étapes de la caravane de sensibilisation « OQSF-CI TOUR 2025 » à San-Pedro et Sassandra.
« Je me rends compte, depuis les étapes de San-Pedro et de Sassandra, que l’OQSF-CI est méconnu de la majorité des participants », a déclaré Mme Léocadie Loukou Yao, Secrétaire exécutive de l’institution, lors de ses échanges avec les populations locales. Un constat préoccupant, compte tenu de la mission cruciale de cet organisme public, gratuit et inclusif : aider les citoyens à mieux comprendre les services financiers, à les utiliser efficacement et à défendre leurs droits.
Créé en 2016 et devenu opérationnel en avril 2019, l’OQSF-CI vise notamment à faciliter l’accès des populations, en particulier les plus vulnérables aux produits et services financiers. Pourtant, six ans après sa mise en service, sa visibilité reste faible, en particulier à l’intérieur du pays.
Cette méconnaissance survient alors même que l’inclusion financière est au cœur des politiques publiques. Des réformes structurelles ont été engagées par le gouvernement pour améliorer l’accès aux services bancaires et de microfinance. Mais sans appropriation des outils comme ceux proposés par l’OQSF-CI, ces efforts risquent de ne produire qu’un impact limité.
C’est pour combler cette lacune que l’Observatoire a lancé sa caravane nationale. À San-Pedro et Sassandra, les populations ont répondu présentes, manifestant un réel intérêt pour les explications fournies. Les ateliers ont permis de démystifier des notions souvent perçues comme complexes, de présenter les canaux de réclamation et d’écoute, et d’introduire l’accompagnement proposé par l’OQSF-CI.
« J’ignorais qu’il existait un service neutre pour nous aider dans nos problèmes financiers. C’est un vrai soulagement », a confié M. Gbata Hulson responsable d’organisation de la société civile à San-Pedro, résumant le sentiment général d’avoir enfin un interlocuteur de confiance pour leurs « goumins financiers », selon l’expression utilisée avec humour par Mme Loukou Yao.
Cette tournée s’inscrit dans la nouvelle stratégie de développement de l’OQSF-CI pour la période 2024-2028, portée par Mme Loukou Yao. L’objectif : renforcer la notoriété de l’institution, assurer une meilleure appropriation par les citoyens et accroître son efficacité.
Financée par le Programme d’Appui à la Gestion Décentralisée de l’État (PAGDS), et appuyée techniquement par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI) et la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP), la campagne prévoit de sillonner l’ensemble des 14 districts du pays.
Si beaucoup découvrent encore l’existence de l’OQSF-CI, l’engouement suscité par la caravane prouve que la demande est réelle. Avec des messages simples, une approche de proximité et une écoute bienveillante, l’Observatoire semble avoir trouvé la bonne formule pour toucher les populations.
Reste maintenant à pérenniser cet élan et à inscrire l’OQSF-CI dans les habitudes des usagers. Car pour que l’inclusion financière soit une réalité en Côte d’Ivoire, encore faut-il que les outils disponibles soient connus… et utilisés.
Zié K