Crise au Taekwondo : les deux camps s’affrontent à Bouaké lors d’un passage de grade
Crise au Taekwondo : les deux camps s’affrontent à Bouaké lors d’un passage de grade
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La grave crise qui secoue la Fédération Ivoirienne de Taekwondo (FITKD) a pris une tournure inquiétante le samedi dernier, consacrant une scission profonde au sein de cette fédération. En effet, Bouaké a été le théâtre de deux événements distincts, chacun dirigé par l’une des factions belligérantes de la FITKD.
D’un côté, le clan YACE organisait les éliminatoires des championnats nationaux, tandis que l’autre camp, sous la houlette de Me Diomandé (ceinture noire 4e dan), a organisé, dimanche, un passage de grade à Bouaké.
Et ce groupe a mobilisé, à Bouaké, 221 participants pour un autre passage de grades dirigée par Me N’Doua Brou, ceinture noire 6e dan.
Cet événement a vu une mobilisation exceptionnelle des maîtres de salles, des pratiquants et des familles des Taekwondoïns de Bouaké. Dès l’aube du dimanche 23 février 2025, la salle du foyer de Koko a été envahie par la grande famille du Taekwondo local.
Les parents sont venus en grand nombre pour soutenir leurs enfants, tandis que les candidats, vêtus fièrement de leurs tenues de Taekwondo, ont investi la cour du foyer dès les premières lueurs du jour. L’événement avait été au cœur des conversations dans toute la ville durant la semaine précédente.
L’équipe d’évaluateurs venue d’Abidjan était dirigée par Me N’Doua Brou, ceinture noire 6e Dan KUKKIWON et vice-président du CDT. Ce dernier a insisté tout au long de l'événement sur l’importance du Serment de l’adepte du Taekwondo, rappelant aux pratiquants, maîtres de salles et parents les valeurs fondamentales du Taekwondo.
Les cinq points du serment ont été mis en avant comme un guide dans la vie quotidienne et dans le Dojang, le lieu de pratique.
Ce serment met l’accent sur la discipline, le respect des instructeurs et seniors, l’utilisation du Taekwondo à de bonnes fins, la défense de la liberté et de la justice, et enfin la construction d’un monde meilleur et pacifique.
Lors de l’événement, Me N’Doua a transmis les messages de Dr Ali Diomandé à l’ensemble de l’assistance. Il a remercié les familles pour la confiance accordée aux maîtres de salles, encouragé ces derniers pour leur travail de formation et d'éducation, et félicité les pratiquants tout en les incitant à devenir des ambassadeurs dignes du Taekwondo dans leurs familles, écoles et lieux de travail.
Cependant, ce week-end à Bouaké a aussi été la matérialisation de la rupture entre les deux camps en conflit. La crise qui déchire la FITKD, jusque-là confinée aux médias, aux réseaux sociaux et aux plateaux de télévision, s’est désormais déplacée sur le terrain, montrant ainsi que le clivage au sein de la fédération est désormais irréversible.
Face à cette situation, il apparaît clairement que la gestion de la crise par le Ministère de la tutelle n’a pas permis de calmer les tensions.
Au contraire, elle semble avoir exacerbé le conflit. Le ministère, pris dans des émotions contradictoires, devrait désormais faire preuve de sagesse et de discernement pour trouver une issue paisible et durable à cette crise.
Ce dernier développement démontre que la méthode employée jusqu’à présent par la tutelle n’a pas permis de résoudre les divergences, bien au contraire.
Il est grand temps pour le Ministère de la tutelle de revoir sa stratégie et d’adopter une approche plus pragmatique afin de sauver le Taekwondo en Côte d'Ivoire et d’éviter que cette crise ne déstabilise davantage la discipline.
Il est urgent de privilégier le dialogue, la réconciliation et l’unité pour permettre au Taekwondo ivoirien de retrouver sa sérénité et sa cohésion.
F A A